Missions principales
Suivi quotidien des flux et soldes de trésorerie
-
Analyser les flux de trésorerie (mouvements des rentrées et sorties d’argent) pour déterminer les besoins en cash flow ou trésorerie disponible.
- Gérer le solde de trésorerie (écarts entre les flux d’encaissements et de décaissements), le cas échéant équilibrer les comptes.
- Analyser les flux financiers (mouvements des créances et dettes) générés par l’activité économique de l’entreprise.
- Analyser les positions bancaires, procéder au rapprochement bancaire.
- Donner ses instructions à la comptabilité chargée des encaissements et décaissements.
- Contrôler l'intégrité et la conformité des données interfacées dans le logiciel et dans le reporting.
Établissement des prévisions de trésorerie et de budget
-
Établir les prévisions forecasts de trésorerie (fonds propres disponibles) à court terme.
- Définir et suivre le plan de trésorerie prévisionnel à moyen terme.
- Élaborer le budget de trésorerie à moyen terme avec les éléments fournis par le contrôle de gestion et le directeur financier.
- Analyser, en fin d’année, la position nette de trésorerie et d'endettement pour déterminer les besoins éventuels de financement externe.
- Prévoir et proposer des solutions aux besoins de financement à long terme : placements des excédents de trésorerie, investissements, emprunts, recapitalisation.
Élaboration du reporting et suivi des écarts
-
Suivre ses deux principaux indicateurs : BFR besoin en fonds de roulement (en financement à court terme) et FRNG fonds de roulement net global (capital disponible pour les obligations financières).
- Établir une synthèse hebdomadaire ou mensuelle de la position de trésorerie.
- Analyser et expliquer les écarts entre le budget de trésorerie et les flux réels constatés, le cas échéant identifier les besoins de financement à court terme.
- Établir périodiquement la documentation des flux et des soldes de trésorerie.
Gestion des relations bancaires
- Négocier les conditions bancaires appliquées pour les différentes solutions de financement.
- Contrôler le respect des clauses contractuelles et des ratios financiers, déterminer la position bancaire en date de valeur.
- Mettre en place les lignes de crédit nécessaires définies avec les plans de financement et les prévisions de trésorerie.
- Mettre en place des instruments de couverture des divers risques financiers adaptés aux flux spécifiques à l'activité de l’entreprise.
- Suivre les pouvoirs bancaires : répertorier et mettre à jour les délégations de signature.
Activités éventuelles
-
Assurer le credit management (gestion de l’encours client).
- Participer à la communication financière et institutionnelle (direction générale, actionnaires, agences de notation, public).
- Gérer le paramétrage d’un logiciel de gestion de trésorerie, participer à sa mise en place, assurer et suivre son déploiement.
Variabilité des missions
La taille, l’organisation, la situation économique de l’entreprise, la couverture géographique, le niveau de délégation du/de la directeur/directrice financier/financière conditionnent le périmètre des activités.
- Dans les TPE/PME/ETI, l’ensemble de la fonction est assuré par un/une chef comptable/cheffe comptable ou un/une comptable trésorier/trésorière qui endosse un rôle stratégique.
- Les grandes entreprises disposent d’équipes de taille conséquente, aux activités spécialisées.
- Dans une structure fortement centralisée, le trésorier veille à mettre en place le cash pooling (gestion centralisée de la trésorerie) et, dans un groupe comportant des filiales étrangères, le netting (opérations de compensation des entrées et sorties en toutes devises effectuées par les filiales domestiques et étrangères). Il effectue la consolidation des données comptables appliquée aux normes comptables internationales IFRS.
- Dans une société endettée, il se consacre prioritairement à négocier des financements bancaires. Dans une entreprise rentable, il privilégie des placements à court terme peu risqués. Dans le secteur public, sa marge d’autonomie est faible, les financements et les placements sont gérés par l’État.
- Le statut de cadre n’est pas systématiquement accordée aux débutants/débutantes.
Rattachement hiérarchique
- Directeur général F/H
- Directeur financier F/H
- Directeur administratif et financier F/H
- Responsable/Directeur Trésorerie F/H
Contexte et facteurs d'évolution du métier
- La trésorerie, une artère vitale de l’entreprise : cette fonction où le prévisionnel constitue l’essentiel, comporte ces objectifs : gérer les liquidités en contrôlant les risques, rechercher des économies, optimiser les produits financiers sur les frais bancaires (commissions) et financiers (intérêts), réduire l’endettement pour alléger le bilan comptable, élaborer des données stratégiques : cash flow (un indicateur de solvabilité et de pérennité), placements, endettement, risques, relations bancaires.
Face à la raréfaction et au coût du crédit, pour optimiser la trésorerie, le trésorier s’appuie sur un reporting rigoureux pour fiabiliser ses prévisions, sur des outils performants (indicateurs, KPI, process, procédures internes), sur les best practices.
Il exerce plutôt au siège de l’entreprise, suite à la dématérialisation des documents comptables. Dans les filiales, sa fonction tend à disparaître avec la centralisation des tâches qui, avec l’automatisation des processus, réduit ses activités opérationnelles.
Des arbitrages de nature extra-financière orientent ses décisions d’investissement et de financement vers des projets de développement durable, sur des critères ESG environnementaux, sociétaux, gouvernance.
De nouvelles stratégies financières lui sont proposées dans la gamme des financements dans le secteur public, avec des solutions désintermédiées (sans recours aux banques). - La gestion du risque prend une part croissante dans ses missions : taux d’intérêt et de change, contrepartie, fraude, coût des matières premières, cyber, événements géopolitiques, blanchiment d’argent, environnemental (réglementation des émissions de C0²). S’appuyant sur des spécialistes de la conformité, du droit, de la fiscalité, il met en place des outils et des procédures de contrôle.
- De fortes compétences numériques sont demandées pour exploiter les outils de pilotage et de gestion financière et comptable et leurs applicatifs : reporting, forecasts, monétique (instant payment ou virement bancaire instantané, request to pay RTP ou requête sécurisée de paiement déclenchant celui-ci, open banking ou système bancaire ouvert offrant une connexion à tous les types de comptes bancaires et un état clair et instantané des positions de trésorerie, web banking ou ensemble des opérations bancaires effectuées en ligne, free cash flow FCF ou flux de trésorerie réellement disponible, un indicateur incontournable de la communication financière.
Il sait accompagner ces innovations digitales, être force de proposition pour les optimiser. Leur évolution constante renforce la technicité de la fonction.
Une aisance dans les chiffres, savoir les exploiter sont ses atouts dans les relations bancaires, fort de sa connaissance du fonctionnement des opérations financières. - Des aptitudes professionnelles essentielles : pour manier et interpréter les chiffres, il lui faut être rigoureux, réactif, avec un sens du détail et de l’organisation. Son rôle croissant auprès des décideurs internes de haut niveau exige un sens relationnel élevé.