Missions principales
Définition et planification de la mission d’audit
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Prendre connaissance de l’entité (structure juridique, contexte général, historique et événements significatifs, activités économiques, enjeux financiers), évaluer les risques inhérents.
- Accepter la mission : rencontrer le dirigeant pour analyser la situation et présenter les modalités d’intervention, signer une lettre de mission.
- Définir l’orientation de la mission et la méthodologie d’audit correspondant aux exigences légales et aux diligences associées.
- Rédiger le plan de mission, définir le programme de travail.
Vérification du système de contrôle interne
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Analyser les procédures de traitement des données mises en place par l’entité.
- Vérifier les procédures de contrôle interne et de gestion des risques d’erreurs relatives à l’élaboration et au traitement de l’information comptable et financière.
- Consulter les documents financiers (états financiers et annexes) et comptables (pièces justificatives, document d’inventaire, etc.) existants.
- Évaluer leur qualité, détecter les déficiences majeures génératrices d’anomalies significatives.
Examen des comptes annuels
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Auditer par rapprochement les états comptables, bancaires et les données comptables enregistrées avec le logiciel de gestion commerciale.
- Contrôler la pertinence des valorisations et la régularité et la sincérité des comptes eu égard à la réalité des transactions réalisées, vérifier le respect des règles comptables applicables.
- Détecter les anomalies significatives, proposer des améliorations, alerter les dirigeants.
- Valider la présentation des comptes annuels et de l’annexe.
Mise en œuvre des vérifications spécifiques (diligences légales)
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Vérifier le respect des règles légales et statutaires.
- Contrôler la sincérité des informations communiquées aux actionnaires et aux tiers, le respect de l’égalité de traitement entre les actionnaires, associés ou membres.
- Vérifier la conformité des documents juridiques légaux établis par l’entreprise : rapport de gestion, conventions réglementées, diverses attestations.
- Contrôler la tenue des instances légales de l’entité.
Conclusion de la mission et certification des états financiers
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Rédiger les documents de synthèse, les présenter en rendez-vous de bilan aux actionnaires et dirigeants, recueillir leurs commentaires.
- Certifier que les comptes sont « sincères, réguliers, conformes et reflètent une image fidèle de l’entité » : sans réserve, avec réserve (désaccord ou limitation), ou refuser de certifier (désaccord, limitation ou incertitude), formuler son opinion en la justifiant.
- Rédiger le rapport général : présenter les points de vigilance sur les risques du système, proposer des ajustements et le présenter à l’Assemblée générale.
- Alerter le tribunal de commerce en cas de menaces graves sur la situation économique de l’entité ou de faits délictueux.
- Vérifier la mise en œuvre des ajustements et améliorations demandés.
Activités éventuelles
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Animer, former, superviser techniquement une équipe (auditeur junior, collaborateur, assistant).
- Partager l’audit légal avec un ou des pairs issus de différents cabinets d’audit (co-commissariat) : cette disposition vise à renforcer leur indépendance.
- Réaliser des missions exceptionnelles de due diligence ou audit contractuel (ou SACC service autre que la certification des comptes), par exemple : audit d’acquisition, de commissions versées à des intermédiaires, des avantages particuliers, de comptes intermédiaires ou de comptes prévisionnels, analyses économiques, fiscales ou sociales (loi Macron 2015).
- Exercer des missions d’expertise comptable, pour la plupart d’entre eux, en veillant à séparer les deux activités car de par sa fonction, il/elle vérifie, en quelque sorte, le travail de l’expert-comptable.
Variabilité des missions
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Il/elle exerce en profession libérale, en cabinet, en nom propre (dirigeant ou associé) ou est salarié par le cabinet. En tant que dirigeant, associé ou futur associé, il/elle participe à définir la stratégie de développement du cabinet et veille à sa rentabilité. Rémunéré(e) par l’entité pour un mandat de 3 ou 6 exercices (loi Pacte 2019), il/elle est soumis(e) à l’obligation de rotation de ses mandats au sein du cabinet.
Ses activités varient sensiblement selon l’orientation de la mission et la méthodologie retenue pour l’audit légal, selon la nature de son portefeuille, généralement spécialisé par pôle de compétences (audit, conseil, expertise, droit-fiscalité, stratégie-transactions) et par secteur d’activité (assurance, banque, santé, etc.). Sa connaissance du tissu local, régional ou national est un plus.
L’audit des TPE et PME fait l’objet d’une méthode simplifiée de certification, selon une norme d’exercice professionnel dite norme PE. - Dans les grands cabinets internationaux d’audit et de conseil (« big four »), il/elle démarre en général sur des missions classiques de commissariat aux comptes puis sur des audits d’acquisition ou de restructuration de société. Il/elle bénéficie d’une formation aux process normés et dispose relativement de peu de marge d’initiative.
- Les cabinets de taille moyenne (2 à 3 associés, 20 à 30 collaborateurs) sont généralistes ou spécialisés. L’audit représente un niveau relativement faible du chiffre d’affaires.
- Dans un cabinet de taille modeste, un/une jeune auditeur/auditrice/commissaire gagne plus vite en autonomie et en responsabilité. Ses tâches sont plus variées.
Rattachement hiérarchique
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Dirigeant/dirigeante ou associé(s)
- Commissaire aux comptes signataire
- Directeur/chef/manager/manager senior/superviseur de mission
Contexte et facteurs d'évolution du métier
La désignation par l’entité contrôlée d’un commissaire aux comptes est réglementée par la loi Pacte de 2019 : elle instaure, selon les normes européennes, de nouvelles règles basées sur le statut juridique et des seuils d’obligation (total des bilans, chiffre d’affaires HT, effectif salarié durant l’exercice) relevés.
Une démarche volontaire des partenaires de l’entité (actionnaires, salariés, donateurs, adhérents, établissement financier, pouvoirs publics) vise à analyser et sécuriser sa situation financière.
La profession est placée sous la tutelle du garde des Sceaux et du Haut conseil du commissariat aux comptes (H3C), chargé de veiller au respect de la déontologie et de son indépendance. Son exercice est lié par une prestation de serment, le secret professionnel et engage sa responsabilité civile, pénale et disciplinaire.
La maîtrise des risques constitue un des fondements du métier : prévention des difficultés et incertitudes économiques, détection des fraudes, lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, responsabilité sociale des entreprises (RSE).
La profession veille à jouer un rôle pédagogique auprès du dirigeant et des instances dirigeantes. Elle peut alerter la justice et Tracfin, en cas de suspicion.
Les procédures d’audit légal sont strictes et s’appuient sur plusieurs normes d’exercice professionnel : référentiel du cabinet, normes IFAC (International Federation of Accountant) appliquées au secteur public, normes IFRS (International Financial Reporting Standards) et IFRS PME.
La transformation numérique : des cabinets ont amorcé le 100 % dématérialisé (facture, bulletin de paie, coffre-fort, archivage), en mode collaboratif : « mon » client tend à devenir « notre » client. Différentes options s’offrent à l’obligation de formation permanente : technologies de la blockchain (données de masse historicisées, principal carburant de la profession comptable), intelligence économique (pour mieux comprendre les attentes clients et proposer de nouveaux services), outils digitaux, cybersécurité (risques sur le système d’information).
Expert-comptable à expert conseil : les activités croissantes de conseil contribuent à renforcer l’approche marketing et commerciale, avec la communication digitale (visioconférence, chatbot, SMS, contenus pédagogiques).
La culture entrepreneuriale des nouvelles start-up d’expertise comptable en ligne, portée par la LME, loi de modernisation de l’économie, s’appuie sur les jeunes diplômés et les autoentrepreneurs. Elle tend à favoriser différents facteurs : management de la performance et de la relation client, regroupement de la profession, création de sociétés associant des professionnels du droit et du chiffre (sauf les commissaires aux comptes), décloisonnement des missions de conseil élargies à l’accompagnement déclaratif et administratif.
Le développement du télétravail génère un impact positif sur la productivité.
Le périmètre d’action s’agrandit dans l’Union européenne, avec des diplômes européens reconnus, des programmes de formation harmonisés, notamment en droit comptable et au plan normatif.
Les commissaires aux comptes signataires doivent s’affilier à la CNCC, Compagnie nationale des commissaires aux comptes et au H3C, Haut conseil du commissariat aux comptes.