Missions principales
Étude d’avant-projet sommaire et définitif (APS, APD)
- Réceptionner et étudier le dossier technique transmis par l’architecte et étudier la faisabilité de l’ouvrage du point de vue de sa structure et des moyens à mettre en œuvre pour le réaliser.
- Réaliser les estimations de structure de façon à dimensionner l’ouvrage à construire (type d’ouvrage, poids et viabilité du bâtiment, volume de matériaux nécessaires).
- Analyser les différents ratios (résistance des bâtiments, comportement des matériaux) pour proposer des solutions techniques adaptées.
- Définir les process et les méthodes de construction requises pour la réalisation des travaux et garantir le respect des normes réglementaires (qualité, sécurité, environnement).
- Transmettre les résultats des calculs aux équipes de dessinateurs pour qu’ils réalisent les plans associés et aux économistes de la construction pour qu’ils fassent l’estimation financière du chantier.
- Participer à la réponse aux appels d’offres et à la rédaction des documents techniques associés (cahier des clauses techniques particulières : CCTP).
- Réaliser une veille sur les innovations en matière de produits et de technologies.
Étude des projets d’exécution et assistance technique
- Étudier les détails techniques du projet (descente de charge, plan de ferraillage) et définir le plan d’exécution (détail du phasage des étapes d’exécution, calcul de proportions exactes).
- Planifier la réalisation opérationnelle des travaux (séquençage, durée d’intervention) de façon à éviter les ruptures de charge sur les chantiers.
- Définir les moyens et les ressources (humaines, matérielles et matériaux) et participer à l’ajustement du chiffrage avec l’économiste de la construction.
- Réaliser des études complémentaires nécessaires au bon déroulement du chantier : ajustement de proportions ou de plans, évaluation de la faisabilité d’un procédé, actualisation du document technique, travaux d’expertise et contrôle.
- Confronter sur le terrain les solutions techniques retenues en collaboration avec le conducteur de travaux ou le chef de chantier.
- Épauler le conducteur de travaux au quotidien dans la résolution des problèmes techniques ou des ajustements éventuels liés à l’exécution (remplacement de matériaux, rectification de métrés).
Suivi du projet
- Coordonner les actions des différents intervenants, maîtrise d’ouvrage, prévention, gestion, achat…
- Organiser et manager l’équipe projet.
- Piloter les relations avec les interlocuteurs extérieurs, en assurant la communication et le transfert des informations.
- Mobiliser, structurer et piloter les ressources du chantier.
- Assurer le reporting auprès des différents acteurs du projet, internes et externes.
Missions éventuelles
- Encadrer de façon hiérarchique des équipes composées de techniciens d’études, de métreurs.
- Être le référent technique des ingénieurs d’études juniors chargés de tâches plus opérationnelles (réalisation de plans, de calculs…).
- Encadrer fonctionnellement des ingénieurs d’études seniors très spécialisés dans un domaine (énergies renouvelables, construction en milieu aquatique…).
- Mettre en œuvre la démarche qualité (ISO, benchmarking des bonnes pratiques…) au sein de l’entreprise ou de l’organisation opérationnelle des chantiers.
- Participer à des projets destinés à améliorer la qualité de service du bureau d’études et à l’implantation de nouveaux logiciels informatiques (logiciels de calcul, de modélisation…).
Variabilité des activités
Le domaine d’intervention
Dans le domaine du BTP, le/la chef/cheffe de projet travaille sur la réalisation d’ouvrages (bâtiment, ouvrage de génie civil, ouvrages d’art). Il/elle peut également exercer dans l’univers industriel de la production de matériaux. Dans ce cas, il/elle travaillera plus spécifiquement sur l’adaptation de l’appareil de production aux nouvelles contraintes commerciales (extraction d’un nouveau matériau, élaboration de nouveaux produits, définition des méthodes).
La taille de l’entreprise
Au sein de grands groupes, le/la chef/cheffe de projet BTP est rattaché(e) à un département (bureau d’études) et leurs profils peuvent être très spécialisés (matériaux, modélisation). Au sein de PME, ils/elles sont plus polyvalent(e)s : ils/elles interviennent sur les avant-projets (en phase de concours), sur les projets d’exécution (en phase de suivi de chantier), et participent au chiffrage des projets (devis, estimation). Dans les bureaux d’études indépendants, ils/elles peuvent directement prendre en charge la relation commerciale avec les clients. À l’image d’un/d’une consultant(e), ils/elles sont présent(e)s soit en amont, soit dans le suivi des projets pour épauler les équipes d’exécution (conducteurs de travaux) et la maîtrise d’œuvre (architectes, urbanistes…).
Son expertise et les conditions d’exercice des projets
Les chefs/cheffes de projet peuvent avoir des expertises variées. Certains/certaines sont des spécialistes des matériaux (béton, structures métalliques, matériaux composites), des calculs de résistance (ingénieur calcul, ingénieur structure) ou de procédés techniques (procédés, haute qualité environnementale, HQE). Il est possible également qu’ils/elles se spécialisent dans des environnements plus ou moins complexes (milieu maritime, désertique, travaux souterrains, ouvrages élancés).
L’organisation des projets
Le/la chef/cheffe de projet BTP alterne entre les activités de bureau et la présence sur le terrain, notamment aux côtés des équipes travaux. Dans le cadre de chantiers à l’international, le/la chef/cheffe de projet BTP peut être amené(e) à se déplacer sur le site ou à organiser une équipe de projet multiculturelle. Dès lors, il/elle doit impérativement être capable de s’exprimer dans une ou plusieurs langues étrangères.
Rattachement hiérarchique
- Directeur/directrice d’agence BTP
- Directeur/directrice technique BTP
- Directeur/directrice de bureau d’études technique
Contexte et facteurs d’évolution du métier
Le secteur du bâtiment est un domaine clé dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Dans ce cadre, efficacité et économie peuvent se conjuguer pour permettre l’amélioration du bilan carbone des chantiers autant qu’une meilleure performance énergétique des bâtiments. Matériaux, équipements, procédés et organisation peuvent être revus pour éviter des consommations parfois coûteuses d’un point vue économique et environnemental.
Des textes réglementaires accompagnent ces mutations sociétales. À la suite de la première réglementation thermique de 1974 (RT 1974), ceux-ci imposent des normes de plus en plus strictes aux constructeurs, promoteurs et bailleurs. Les réglementations thermiques devraient se prolonger par la mise en œuvre à compter de 2020, du concept de bâtiments à énergie positive (BEPOS), c’est-à-dire de bâtiment produisant plus d’énergie (chaleur, électricité) qu’ils n’en consomment. L’évolution des politiques publiques afin d’inciter à développer des modes de consommation durable et moins énergivores entraîne des changements de systèmes constructifs, de matériaux et de systèmes énergétiques : ainsi, l’introduction plus fréquente du bois comme matériau de construction, l’usage de nouveaux matériaux ou de matériaux recyclés induisent des changements dans la conception des bâtiments. De même, afin d’assurer la transition énergétique, les chefs/cheffes de projet sont amené(e)s à introduire de nouvelles sources énergétiques.
Les bureaux d’études sont désormais amenés à prendre en compte la réversibilité des bâtiments, et leur impact sur l’environnement : ils doivent concevoir des constructions moins gourmandes en termes de ressources, ayant un impact minimum sur l’environnement et en anticiper la fin de vie (réemploi de la structure par exemple).