Missions principales
Définition du cadre du projet de recherche
- Définir les enjeux du projet avec l’équipe projet (marketing, commercial, production, qualité).
- Réaliser une analyse fonctionnelle et critique (risques).
- Rédiger le protocole de recherche.
- Assurer une recherche bibliographique, scientifique, technologique, réglementaire.
- Gérer les relations externes (partenaires privés-publics, fournisseurs, sous-traitants).
Définition des méthodes analytiques et réalisation des analyses
- Spécifier les composants de référence, les méthodes appliquées d’analyse et de synthèse chimiques, le matériel et les produits de laboratoire, veiller à leur conformité aux règles de l’art.
- Effectuer des analyses physico-chimiques, qualitatives (identifier un composant, caractériser ses propriétés), quantitatives (mesurer son degré de pureté).
- Opérer différents essais, tests et contrôles, étudier leur criticité, interpréter et valider les résultats.
- Réaliser la synthèse de la solution et sa formulation pour lui conférer les propriétés spécifiques (physico-chimique, mécanique, thermique, aspect, goût, etc.) définies dans le protocole.
- Veiller à la maintenance préventive et corrective des appareils de mesure des laboratoires
Conception et développement de la solution
- Piloter la conception des modèles théoriques (calcul, simulation, modélisation), interpréter les résultats, créer des prototypes, animer les revues de conception avec l’équipe projet.
- Qualifier la solution élaborée et ses performances.
- Valider le développement de la solution en menant des études préliminaires (caractéristiques physico-chimiques complètes, fonctionnalités).
- Piloter les différentes étapes du processus de développement jusqu’à l’industrialisation, définir les procédés industriels et les critères de qualité.
- Rédiger les livrables.
Support technique à la production
- Participer au lancement préindustriel, mettre en place le contrôle qualité industriel.
- Piloter les analyses industrielles : essais sur les procédés, tests sur les matériels.
- Qualifier des fournisseurs de matériaux et de matériels de production.
- Collaborer avec le marketing et le commercial sur la valeur ajoutée de la solution.
Missions éventuelles
- Encadrer des techniciens, chargés des premiers essais et de la maintenance de l’instrumentation.
- Contribuer au développement de méthodes analytiques innovantes.
- Participer au processus de validation de la propriété industrielle (dépôt de brevet).
- Valoriser ses travaux (publications scientifiques, participations aux colloques).
- Consolider des partenariats et des réseaux (organismes de recherche, industriels).
Variabilité des activités
- Le type de profil recruté, les méthodes analytiques, la composition pluridisciplinaire de l’équipe projet dépendent de la spécialité métier (analyse, synthèse ou formulation, caractérisation de matériaux, etc.) et du domaine d’expertise, en chimie fine, lourde ou parachimie : santé, agroalimentaire, papier, textile, matériaux hybrides, polymères, chimie verte (énergies renouvelables, déchets, chimie de l’eau), etc.
L’ingénieur/ingénieure exerce dans des laboratoires privés de pointe, des halls d’essai et des parcs d’équipements pilotes des groupes industriels, des bureaux d’études, des sociétés d’expertise (start-up).
Dans la recherche publique, les projets sont généralement dédiés à la recherche fondamentale ou appliquée, souvent dans un partenariat public-privé qui tend à se développer. - Dans une PME-ETI, il/elle peut exercer un rôle mixte entre la recherche (analyses en laboratoire et contrôle qualité en production) et l’encadrement de l’équipe projet (techniciens, voire chercheurs de laboratoires externes). Il/elle possède des compétences en génie chimique pour suivre l’étape de l’industrialisation.
- Dans une grande entreprise, il/elle intervient sur une spécialité, au sein d’une équipe pluridisciplinaire.
Sur des segments d’activité très concurrentielle ou pour des sujets complexes de recherche, le budget de la R&D peut atteindre 20 % du chiffre d’affaires.
S’agissant d’un projet d’innovation ou d’amélioration d’une solution, la direction R&D est associée à la définition des objectifs de recherche, avec le marketing et la production. - L’ingénieur/ingénieure chimiste procède à la suite de l’activité R&D, il/elle met au point les voies d’accès à l’industrialisation d’une solution, à partir du schéma de synthèse (enchaînement de réactions chimiques) imaginé en recherche et adapté en tout ou partie.
Rattachement hiérarchique
- Directeur/directrice de recherche
- Directeur/directrice de programme Innovation
- Responsable R&D études – innovation
- Responsable pôle chimie
- Leader innovation
- Responsable chimie (analytique, matériaux, procédés, impression 3D, etc.)
- Responsable ingénierie mécanique
- Responsable développement analytique-formulation
- Senior scientist
- Responsable pôle chimie
- Chef d’entreprise (PME, start-up)
Contexte et facteurs d’évolution du métier
- Innovation et expertise : en amont de la chaîne de valeur, la chimie (deuxième exportateur avec 84 % de son chiffre d’affaires) joue un rôle clé par de nouvelles solutions, dans les matériaux notamment, qui irriguent et stimulent l’ensemble des activités économiques. Le niveau d’expertise des jeunes diplômés en chimie, des thésards en particulier, contribue à la performance de la recherche française, mesurée par le nombre de brevets déposés et par sa forte contribution à des projets internationaux de recherche. En 2020, le prix Nobel de chimie a été décerné à la France.
- Le processus expérimental est sécurisé et formalisé permettant de concevoir des « solutions miracles » et d’appliquer des méthodes analytiques conformes aux différentes dispositions : responsabilité environnementale et sociétale (responsible care) de l’entreprise, loi bioéthique, règlement européen REACH, normalisation (Afnor) du processus analytique, accréditation (Cofrac) des laboratoires d’essais, standards de BPL (bonnes pratiques de laboratoire), réglementation européenne des bonnes pratiques de production (GMP [Good Manufacturing Practices]), processus qualité et de gestion des risques (traçabilité complète des déchets dangereux, audits internes QSE, contrôles externes des méthodes et des résultats d’analyse, formations HSE).
La rédaction des livrables porte sur des procédures et des documents réglementaires : rapports d’analyses, de tests, d’évaluations, de validations analytiques, liste de réserves (punch lists), documentation technique, retours d’expérience REX, dossiers documentaires (homologation, enregistrement, réglementaire, document unique DU [la partie sur les risques]). - Demain, des compétences à approfondir.
L’analyse chimique en laboratoire, « les yeux » du chercheur, est une activité essentielle, en développement. Elle offre de nombreux postes en développement et validation analytique.
Les biotechnologies et la bio-informatique apportent à l’ingénieur/ingénieure chimiste une expertise dans les grands algorithmes, les biostatistiques et les langages de programmation, pour exploiter des bases de données bio-/chimio-informatiques, utiliser des logiciels ou développer des applications spécifiques.
L’éco-innovation et l’écoconception ouvrent la voie aux applications industrielles (bioproduction) et médicales pour les ingénieurs/ingénieures chimistes : la bio-impression imprime des cellules humaines sur des biomatériaux (collagène) ; ainsi, l’impression 3D permet de fabriquer des matériaux de construction ou des prothèses.