Missions principales
Analyse du mode productif
- Observer le mode productif (ressources (cheptel / semences…) installations, techniques et pratiques agricoles), prélever des échantillons.
- Étudier les interactions entre l’écosystème et les processus agronomiques et activités de l’exploitation (interactions physiques, biologiques, chimiques).
- Caractériser, mesurer la performance productive dans toutes ses dimensions.
- Caractériser, mesurer l’impact environnemental dans toutes ses dimensions.
- Analyser et interpréter les données recueillies, étudier les facteurs environnementaux (climat, lumière, sol, eau, matière organique), la qualité agronomique.
Diagnostic multicritères
- Effectuer un diagnostic scientifique de l’écosystème (ressources naturelles : air, eau, sol), technique du mode productif, économique de la gestion de l’exploitation et social.
- Proposer un projet d’amélioration de l’agrosystème et du processus de production (choix des variétés et des génotypes, des pratiques culturales, des intrants, stratégies de protection des plantes, calendriers de production…)
- Définir et rédiger un protocole d’expérimentations scientifiques et techniques in situ (essais, études) en coopération avec l’exploitant.
- Élaborer un cahier des charges, en lien avec les partenaires associés.
- Piloter la mise en œuvre du protocole, suivre sa réalisation.
Pilotage des expérimentations
- Mettre en place et piloter des essais et tests agronomiques dans l’exploitation, en conditions contrôlées, in vitro.
- Étudier, identifier et maîtriser les aléas et risques agronomiques, sociaux, économiques et financiers.
- Coordonner l'équipe technico-scientifique chargée des expérimentations.
- Contrôler la conformité réglementaire et normative (protection de l’environnement, prévention de la santé publique, règlementations bioéthiques).
- Rédiger les comptes rendus, les rapports d’essais et d’études.
Validation du protocole
- Qualifier les expérimentations appliquées.
- Valider les composantes d’un nouveau système productif : installations, processus et équipements.
- Accompagner l’exploitant vers un mode de production adapté aux enjeux industriels (transformation des produits) et commerciaux (négoce, distribution, restauration).
- Documenter le projet, assurer la diffusion des supports de communication.
Appui et conseil technico-économique
- Apporter des conseils opérationnels : méthodes productives (culture, élevage, récolte/collecte, conditionnement, transport), outillages, équipements.
- Mettre en place des démarches (formation) visant la qualité, le développement durable, la rentabilité.
- Sensibiliser le producteur et l’informer sur les dispositions en vigueur.
- Former la collectivité agricole du territoire aux concepts agricoles et agronomiques.
Missions éventuelles
- Assurer le suivi opérationnel d'un projet européen de développement.
- Accompagner la création d'une exploitation agricole.
- Conduire une mission d’audit et de certification.
- Gérer certains dossiers administratifs : CET (contrats territoriaux d’exploitation), MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques).
- Contrôler le respect des normes, des exigences environnementales, sanitaires et qualitatives
Variabilité des activités
- 4 modèles de production agricole : conventionnelle (la plus répandue), biologique (la plus écologique), durable, raisonnée.
- 5 familles d’activités agricoles (végétale, animale, sylviculture, aquaculture, pêche), organisées en plusieurs filières (par exemple : grandes cultures, fruits-légumes, horticulture d’ornement, vigne-vins, élevage, viande bovine, laitière, cuir, laine).
- Des domaines spécialisés et leurs métiers : agropastoralisme, paysage (aménagement foncier et forestier), hydrobiologie, réglementation (compensations écologiques obligatoires, directive-cadre sur l’eau), environnement (biodiversité, aménagement des territoires), agroalimentaire et agrochimie (qualité, sécurité des produits), développement agricole à l’international, développement agricole des zones défavorisées.
- Des structures privées ou publiques : société d’études-conseil, coopérative agricole, groupement et syndicat agricoles, collectivité territoriale, entreprise industrielle, organisme d’enseignement ou de recherche, organisation internationale (Inrae, Cirad, Omc, Fao, Banque mondiale, Fida, Farm, ONG humanitaire)…
L’exercice en libéral, en particulier la direction d’une exploitation peut générer des revenus variables. - Un partenariat ou une coopération interdisciplinaire : biologistes, vétérinaires, généticiens, (halieutes), écologues, géologues, géochimistes, physiciens, météorologues, économistes, juristes, représentants du territoire et de la profession agricole, acteurs économiques.
- Une chaîne de valeurs interprofessionnelle et interdépendante : producteurs et coopératives agricoles, industriels de l’agroalimentaire et de l’agrochimie, réseaux de commercialisation.
- Le statut de cadre n’est pas systématiquement attribué en début de carrière.
Rattachement hiérarchique
- Directeur recherche-développement F/H
- Directeur des programmes F/H
- Directeur des expertises F/H
- Responsable pôle recherche-expérimentation F/H
- Responsable société études-ingénierie F/H
- Responsable agence-conseil F/H
- Chef de service Agronomie F/H
Contexte et facteurs d’évolution du métier
Le monde agricole évolue et se transforme : l’ingénieur agronome représente un acteur majeur auprès des producteurs. À travers une démarche innovante, systémique et pluridisciplinaire, en s’appuyant sur des compétences technico-scientifiques, juridiques et socio-économiques, il représente un acteur important face aux défis à relever.
- Améliorer la compétitivité et les revenus agricoles :
L’ingénieur agronome travaille dans le contexte d’un secteur en crise : endettement des agriculteurs, difficulté à la reprise d’exploitation, baisse du nombre d’agriculteurs, organisation des filières et coût du travail élevé dans certaines d’entre elles, abandon progressif de l’élevage, hausse et concentration des exploitations de taille moyenne, absence de coordination entre producteurs, industriels, distributeurs, investissements insuffisants en innovation, concurrence européenne et extra-européenne (accords commerciaux avantageux pour les importateurs, futur accord UE-Mercosur). - Comprendre le mille-feuille réglementaire et normatif :
La complexité des procédures administratives rebute plus d’un exploitant, tant pour obtenir des aides et des primes accordées par les régions, que pour bien saisir les enjeux des dispositifs de la PAC (Écorégime, Pacte vert, Loi EGAlim II, Plan Ecophyto II notamment) : améliorer la condition agricole, renforcer, sur toute la chaine de valeurs, la sécurité environnementale, la santé publique et le bien-être animal (« une seule santé »). La gestion des procédures administratives déléguées aux agriculteurs à d’autres acteurs est devenu un emploi à part entière notamment pour des ingénieurs agronomes. - Évoluer vers des systèmes agroécologiques :
Ils sont appelés à remplacer le modèle agricole dominant actuel : homogène, mécanisé, gourmand en intrants chimiques et en énergie, polluant, peu rentable, axé sur la monoculture et les grandes exploitations (céréales-oléagineux.
Le projet AgroÉco porté par l’INRAE et l’INRIA, s’inscrit dans un des PEPR programmes et équipements prioritaires de recherche fondamentale. Il s’appuie sur le numérique et ses outils d’aide à la décision afin d’identifier des innovations répondant aux spécificités d’un territoire : renouveler les pratiques et les équipements agricoles participe à la performance économique et environnementale, à la souveraineté alimentaire, à la réduction de la pénibilité au travail. - Adopter un modèle de production intégrée :
Préserver l’environnement (qualité de l’eau et des sols, biodiversité, émissions de gaz à effets de serre, en particulier) et les écosystèmes (impact de l’élevage, notamment), optimiser la productivité, ces objectifs s’appuient sur des pratiques vertueuses fournies par des leviers agronomiques alternatifs : variétés résistantes aux bioagresseurs, rotations culturales diversifiées, intrants agricoles réduits, éco-pâturage, ressources aménagées (retenue d’eau, entretien des haies, jachères, curage des fossés).
Ce nouveau modèle intègre l’ensemble de l’environnement rural (infrastructures, services sanitaires, économiques et sociaux), susceptible d’améliorer la fonction productive et conséquemment le bien-être individuel et collectif.
Adopter des démarches de sciences participatives et de coopération avec les différents acteurs du territoire et de la production et en particulier les agriculteurs.
L’intelligence artificielle peut contribuer à réduire les risques et les coûts de production et faire évoluer les conditions de travail en aidant les agriculteurs à prédire les rendements, à optimiser les intrants à identifier maladies et parasites, et à terme à protéger l’environnement en optimisant l’utilisation des ressources naturelles, en réduisant l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques et en augmentant la biodiversité des cultures.