Missions principales
Analyse du contenu source
- Caractériser la commande : contexte, objectifs du message communiqué, exigences spécifiques et légales, public cible (âge, niveau d’éducation, normes et valeurs culturelles, planning d’achèvement).
- Qualifier et valider le format (simple ou spécial, mise en forme, mise en page) des contenus source et cible, le support de diffusion (papier, audiovisuelle, multimédia, spectacle vivant).
- Décompter le volume de mots uniques et de répétitions à traduire, établir un devis (complexité du texte source, délai de livraison, nombre de mots/pages, format et support de diffusion).
- Analyser les outils qualité fournis par le client : glossaire (lexique métier), guide de styles (directives sur le fond et la forme), documentations.
Pré-traduction
- Opérer une première lecture du contenu source : saisir les unités de sens (mots clés), analyser ses constituants et leurs interactions, le niveau de complexité, les exigences de formatage.
- Réaliser et compiler plusieurs versions, évaluer leur qualité respective (pertinence, précision, cohérence, fluidité).
- Effectuer des corrections : modifier des phrases, remplacer des termes, réorganiser le contenu,
- Relire la meilleure version, y apporter des améliorations grammaticales, terminologiques, stylistiques.
- Vérifier la complétude et la cohérence des concepts et des informations, en relation avec le donneur d’ordre.
Relecture et formatage du contenu cible
- Faire relire par un réviseur natif (linguiste tiers) la version retenue, comparée avec le contenu source.
- Faire valider par celui-ci les critères qualité : fluidité et cohérence, pertinence et précision terminologiques, adéquation contextuelle et culturelle.
- Suivre le formatage du contenu pour sa diffusion.
- Assurer la livraison, gérer la facturation.
Reporting
- Adresser au donneur d’ordre un questionnaire de satisfaction en ligne.
- Compiler et interpréter qualitativement les différents retours.
- Analyser des données qualitatives et quantitatives.
Activités éventuelles
- Assurer l’auto-révision ou laisser celle-ci à la décision du donneur d’ordre.
- Élaborer des bases de données multilingues (mémoire de traduction, guide de styles).
- Traduire et rédiger un contenu en l’adaptant aux normes réglementaires et culturelles d’un espace géographique (Localisateur) ou à un public cible (activité de transcréation).
- Appliquer la certification ISO 17100 (Traducteur spécialisé) : révision d’un contenu par un linguiste tiers expert dans un domaine.
- Piloter une commande complexe ou volumineuse assurée par des traducteurs (Chef de projet).
Variabilité des missions
-
Ce métier est fréquemment exercé en free-lance (micro-entreprise, société unipersonnelle), pour une agence de traduction généraliste ou spécialisée, ou via une plateforme web de traduction professionnelle.
Le free-lance doit veiller à fidéliser sa clientèle, au respect des délais, savoir négocier ses tarifs, prévoir un risque de revenus irréguliers ou faibles et une certaine solitude. - Être salarié d’un groupe multinational, ou comme fonctionnaire dans une organisation publique ou internationale.
Des accréditations sont parfois requises (traducteur assermenté près les tribunaux, référencé auprès d’une organisation internationale). - Mettre en œuvre 3 types de traduction : 100% humaine (processus dominant, présenté dans cette fiche), ou automatique (TAO), ou associant les deux (post-édition).
La TAO permet des pré-traductions via des logiciels de traduction automatique ou en ligne via des outils intégrés dans des plates-formes de localisation.
La post-édition s’opère par la relecture et la révision d’une TAO par un traducteur professionnel. - Cumuler une activité mixte complémentaire à la traduction :
La rédaction de contenus (digitaux, audio, vidéo, print) de documentation éditoriale, le community management, la communication interne.
L’interprétation : de conférence en simultané (en cabine), consécutive (traduction du message du locuteur), de chuchotage (à une personne), de liaison (réunion en petit comité).
L’interprétation simultanée à distance profite de l’essor de plateformes de visioconférence (Zoom, Teams, Meet). - Se spécialiser dans la traduction métier/technique (marketing, financier, juridique, judiciaire, service public, informatique, scientifique, médical, santé) : les rémunérations élevées attirent une majorité de traducteurs, notamment des professionnels multilingues expérimentés, possédant de solides compétences linguistiques, en reconversion (formation TEET).
- Le traducteur littéraire (ou d’édition) free-lance bénéficie d’un statut particulier : considéré comme un auteur, il est rémunéré par un éditeur en droits d’auteur (tarif à l’unité multiplié par le nombre de feuillets rendus, montant dû lié aux ventes des ouvrages traduits). Il peut exercer une autre activité rémunérée, dans l'édition ou l'enseignement par exemple.
Rattachement hiérarchique
- Responsable de pôle/Lead manager traduction F/H
- Coordinateur linguistique F/H
- Manager opérationnel F/H en entreprise (marketing, communication, IT, etc)
Contexte et facteurs d'évolution du métier
-
Le traducteur est un linguiste : passionné par une langue étrangère et par la culture qui lui est attachée, il en connaît parfaitement les subtilités. Il ne lui suffit pas de traduire ou d’interpréter mot par mot, mais d’adapter un contenu à un public cible.
La mondialisation des échanges a généré des besoins croissants, nécessitant l’externalisation des prestations, généralement négociées par le service achats de l’entreprise ou de l’organisation.
Les langues chinoise, russe et arabe sont en fort développement.
Plutôt sédentaire, le traducteur travaille devant son ordinateur, il quitte peu son bureau. À contrario, l’Interprète fait preuve d’une grande mobilité, en France ou à l'étranger. - Les nouvelles technologies renforcent la cohérence et la pertinence des traductions : outil de travail facilitant, processus connecté et rationalisé, champ d’intervention élargi à Internet. De nouveaux métiers se développent, offrant une grande variété d’activités de traduction : contenus SEO (référencement naturel optimal dans les moteurs de recherche), traduction audiovisuelle, sous-titrage et doublage, adaptation d’un projet d’écriture à un support de diffusion.
La TAO, un logiciel professionnel complet : elle peut traiter un volume important de données, diviser un contenu en segments, termes, phrases ou paragraphes, les enregistrer dans une mémoire de traduction et dans des bases terminologiques. Le traducteur spécialisé peut se créer un glossaire électronique regroupant les termes utiles pour traduire. Le processus de traduction ainsi amélioré permet de sauvegarder les traductions et les segments des phrases traduites.
La post-édition, un processus en essor : elle permet de travailler en amont plus efficacement, en tirant parti des capacités de l’IA (TAO) tout en préservant, en aval, le rôle majeur de l’intelligence humaine pour adapter un contenu à un contexte cible, traduire des concepts culturels.
Le développement numérique tend à accentuer la concurrence et à abolir les frontières : les délais de prestation attendus sont plus courts et le traducteur est généralement soumis à des exigences de productivité accrue, notamment pour un traducteur junior en agence.