Qui sont ces perles rares que les entreprises s'arrachent ?

Des difficultés de recrutement de cadres toujours fortes

Même dans un contexte d’érosion de la croissance du PIB, d’une légère hausse du chômage, et d’un ralentissement de la publication d’offres d’emploi cadres, les difficultés de recrutement restent prégnantes pour les entreprises. 300 000 recrutements de cadres devraient être atteint en 2023 et 3 entreprises sur 4 anticipent des difficultés de recrutement pour le 4e trimestre 2023. Une situation qui oblige les recruteurs à s’adapter face à des cadres en position de force, en particulier en termes de rémunérations. Dans certaines fonctions, on peut même parler de pénurie, engendrant une concurrence accrue entre recruteurs pour réussir à pourvoir leurs postes. 

Des tensions accrues sur les métiers à expertise technique

Directement portés par la 4e révolution industrielle, les fonctions à forte composante technique continuent de polariser les difficultés de recrutement. C’est le cas des métiers de l’informatique où la demande reste très forte avec 61 000 recrutements prévus sur l’ensemble de l’année 2023. Même constat dans les métiers des études et de la R&D où le cap des 50 000 recrutements pourrait être atteint. Pierre angulaire de l’innovation, les cadres spécialisés dans les études-R&D sont très prisés notamment dans l’industrie où les entreprises sont engagées dans des changements de paradigmes technologiques qui améliorent leur compétitivité et créent de nouvelles possibilités d’activité.

L’industrie est également confrontée au manque de cadres

Malgré une détérioration de l'activité manufacturière en France en cette fin d’année, la reprise dans la construction aéronautique et la fabrication d’équipements électriques et électroniques contribue à booster les recrutements dans les métiers de la production industrielle. Ces besoins importants de compétences à fort contenu technique s’accompagnent d’une résurgence des tensions de recrutements où les postes à pourvoir sont aussi divers qu’ingénieur en efficacité énergétique ou en mécanique. Idem dans les services techniques (logistique, achats, qualité, sécurité, maintenance) avec 22 000 recrutements de cadres envisagés. 

Des cadres « supports » pas si faciles à trouver

Dans les fonctions supports (hors informatique) moins de tensions mais ce constat est à nuancer car, dans certains métiers comme ceux en contrôle de gestion, comptabilité, expertise-comptable, gestionnaire de paie, etc. où les CV manquent à l’appel, de longue date. Dans la fonction commerciale, début 2023, les entreprises, envisageaient près de 50 000 et les profils de business developer, par exemple, restent très recherchés. 

Des TPE-PME qui ont du mal à se démarquer face aux grands groupes 

Cette situation de pénurie de profils est particulièrement problématique pour les TPE-PME, elles sont moins bien armées en compétences RH et en marque employeur que les grands groupes et sont parfois implantées dans des territoires moins attractifs. Elles ont aussi un taux d’encadrement plus faible et elles peuvent être tentées de rechercher un cadre multicompétent, le fameux « mouton à cinq pattes », par définition introuvable. Afin de faciliter leurs recrutements, l’Apec leur propose de rédiger leurs offres d’emploi et de déléguer la présélection de candidats et de candidates. De leur côté, les cadres ont aussi tout intérêt à « mener une enquête » pour identifier les TPE-PME les plus dynamiques et offrant souvent un niveau de responsabilité et d’autonomie plus important, deux critères mis en avant par les cadres en recherche de nouvelles opportunités professionnelles. 

Article rédigé par Emmanuelle Papiernik

Sources:

Apec, Baromètre 4e trimestre 2023, Les intentions de recrutement reculent, pas la tension, novembre 2023
Apec, Prévisions de recrutement de cadres en 2023, avril 2023
Apec, Les métiers cadres porteurs en 2023, mars 2023