2023 : Les cadres en position de force face aux recruteurs

2023 : les cadre en position de force face aux recruteurs

Publié le 28/03/2024

Les entreprises annoncent des besoins en compétences cadres à très haut niveau. Loin de décroître, leurs difficultés de recrutements vont encore s’accentuer, les poussant à revoir à la hausse leurs propositions salariales ou à s’ouvrir à des profils plus juniors ou plus seniors.

La barre des 300 000 recrutements serait de nouveau franchie en 2023

Les tendances structurelles (transformations numérique, environnementale, énergétique, etc.) qui sous-tendent la dynamique de l’emploi cadre s’avèrent plus fortes que les risques conjoncturels (inflation élevée, remontée des taux d’intérêt, guerre en Ukraine, etc.). Résultat, après une année 2022 qui s’est soldée par un record avec plus de 308 000 cadres recrutés, en 2023, les intentions des entreprises sont du même ordre (308 800). Les entreprises des services à forte valeur ajoutée* dont les recrutements seront de nouveau en progression, portera le marché de l’emploi des régions dans lesquelles elles sont particulièrement bien implantés : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, notamment.

Entreprises cherchent désespérément informaticiens, cadres d’études-R&D et commerciaux 

Avec 61 760 recrutements attendus, les cadres informaticiens resteront les profils les plus recherchés par les recruteurs. Le développement du big data, de l’intelligence artificielle, du cloud ou encore de la cybersécurité dopent des besoins toujours plus importants des entreprises pour ces compétences cadres. Les cadres spécialisés dans les études-R&D et les commerciaux seront eux aussi particulièrement recherchés avec plus de 49 400 postes à pourvoir dans chacune de ces deux fonctions. La tendance observée dans la fonction études-R&D est cohérente avec la bonne orientation observée dans le secteur de l’ingénierie-R&D, acteur central des transformations en cours de l’économie française. Cette famille de métiers cadres profitera notamment de la bonne santé des industries à haute intensité technologique, comme l’aéronautique ou les équipements électriques et électroniques.

Des difficultés de recrutement structurelles 

Cette dynamique du marché de l’emploi va amplifier les difficultés de recrutement déjà à l’œuvre, surtout pour certains postes à pourvoir. Les entreprises pourraient aussi avoir à actionner le levier de la rémunération pour trouver les compétences dont elles ont besoin. Dans un contexte de perte de pouvoir d’achat, c’est la première motivation des cadres pour un changement d’employeur. Mais ce n’est pas la seule solution envisageable. D’ailleurs, les recruteurs opèrent déjà des ajustements, en particulier sur leurs exigences en termes d’expérience professionnelle. Mais de prime abord, comme chaque année, ils recherchent tous les mêmes cadres, ceux qui détiennent entre 1 à 10 d’expérience. 


Les jeunes cadres restent la cible prioritaire mais les recruteurs s’adaptent en cas de manque de candidats

Avec 6 embauches sur 10 pour les cadres de 1 à 10 ans d’expérience professionnelle, ils resteraient les profils les plus recherchés par les entreprises du secteur privé, plus particulièrement ceux comptant 1 à 5 ans d’expérience. Les jeunes diplômés de moins d’un an d’expérience représenteraient 15 % des recrutements de cadres. Quant aux cadres les plus expérimentés, bénéficiant de plus de 10 ans d’expérience professionnelle, ils rassemblent un quart des intentions d’embauche. Dans les faits, on constate chaque année, que les entreprises recrutent davantage que prévu des moins expérimentés et des plus expérimentés. Par exemple, l’année dernière, leurs prévisions pour 2022 concernant les cadres débutants étaient de 48 000 alors qu’elles en ont recruté en définitive 54 200. Idem pour les plus de 10 ans d’expérience : 61 900 recrutements prévus, 79 100 réalisés. Les candidats et les candidates ont donc tout intérêt à postuler même si leur expérience ne correspond pas tout à fait à ce qui est annoncé dans les offres d’emploi et à rendre visible leurs compétences dans les CVthèques. 

* activités informatiques, télécommunications, ingénierie, banques, assurances, communication, activités juridiques, comptables et de conseil

Source : Apec, Prévisions de recrutement de cadres en 2023, avril 2023