Alternance : et pourquoi pas dans une start-up ?
Modernes, disruptives, innovantes : les start-up sont un modèle séduisant pour y réaliser son alternance, mais qu’il convient d’appréhender dans le détail avant de faire son choix. Voici mes conseils avant de se lancer.
Une start-up n’est pas une entreprise comme une autre : elle se caractérise souvent par une équipe réduite et un projet totalement incarné par les dirigeantes ou dirigeants. Il s’agit aussi d’une entité soumise aux aléas d’un marché très évolutif auquel il faut rapidement s’adapter, avec la levée de fonds comme graal. Les process sont régulièrement modifiés et l’agilité est de mise… La vie en start-up n’est pas un long fleuve tranquille !
Passez l’entreprise à la loupe : indispensable !
Une alternance en start-up vous tente ? D’abord, acculturez-vous à cet univers spécifique. Vous pensez à une entreprise en particulier ? Collectez de premières informations sur quelques fondamentaux : son domaine d’activité et son projet vous intéressent-ils ? Les valeurs et la vision du ou de la boss peuvent-elles correspondre aux vôtres ? Réussir une alternance en start-up passe avant tout par une forte adhésion à ses engagements et ses objectifs. Prenez le temps de cette analyse, elle est capitale.
Un alternant souvent aux avant-postes
En start-up, le nombre de collaborateurs et collaboratrices se compte souvent sur les doigts d’une main (parfois de deux !). Selon une étude France Stratégie*, la majorité des start-up sont des TPE-PME qui n’excèdent pas 12 salarié·es. Certaines n’en ont que 3, d’autres jusqu’à 49.
Il y a fort à parier qu’en tant qu’alternant ou alternante vous deveniez le couteau suisse de l’organisation. Vous avez une nature curieuse, touche-à-tout, un rien slasheuse : la start-up vous irait sans doute comme un gant. Mais soyez prêt·e à mener des missions très variées : gérer une question comptable comme représenter l’entité à un événement. La flexibilité propre à l’organisation d’une start-up et la charge de travail généralement soutenue sont également à considérer. Gardez en tête que vous devez avant tout y trouver une adéquation avec votre formation, avec en ligne de mire votre diplôme.
Qui dit start-up dit souvent management horizontal. L’alternant ou l’alternante aura donc une grande proximité avec les dirigeant·es et l’équipe. Une formidable occasion d’avoir accès à l’information et d’être associé·e aux décisions. Votre voix compte ! Toutes les personnes en alternance n’ont pas cette occasion.
Découverte de soi, soft skills et expérience à valoriser
En start-up, il sera souvent question de sortir de sa zone de confort. Mais l’on y apprend beaucoup sur soi. On développe soft skills (autonomie, communication, sens des responsabilités, travail en équipe) et intelligence sociale. Par exemple, dans la culture start-up, le feedback est roi. Il faut savoir le recevoir et le donner de façon constructive et bienveillante… y compris au CEO !
Les actions menées, les responsabilités endossées vont in fine démontrer le niveau de confiance que l’entreprise vous accorde : voilà de quoi valoriser un CV. Cette expérience constructive en start-up mobilise de nombreuses ressources. Plutôt différenciant pour de futurs employeurs.
Et pourquoi pas poursuivre votre carrière directement dans la start-up qui vous a accueilli·e, puisque les possibilités d’embauche à l’issue de l’alternance existent.
L’intégration en start-up : une étape à sécuriser
Attention cependant, toutes les start-up ne sont pas rompues à l’accueil d’un ou d’une alternant·e. Organisation horizontale est synonyme de hiérarchie peu marquée : il peut être compliqué d'avoir un réel encadrement pour être conseillé·e et aiguillé·e. Si le volet administratif pose des difficultés (convention, contrat d’alternance, bulletin de salaire), c’est la validation de votre année qui risque d’en pâtir. Quelques précautions suffisent souvent pour sécuriser une intégration en start-up avec votre tuteur ou tutrice qui sera clairement identifié·e et conscient·e de sa mission. C’est avec cette personne que vous pourrez échanger :
- Sur vos missions, pour poser le cadre et les attentes en matière d’apprentissage.
- Pour formaliser votre parcours de progression, avec par exemple, un point d’étape hebdomadaire pour mettre en place les actions futures et faire un retour sur ce qui a été mené.
- Lors des points de suivi tout au long de l’alternance, pour une vision plus globale sur l’expérience acquise. Ainsi, vous vous assurez que le cadre préétabli est respecté.
*France Stratégie, « L’emploi dans les start-up françaises ».
À propos de l’auteure :
Shéhérazade d’Almeida est consultante en développement professionnel à l’Apec depuis octobre 2020. Elle accompagne au quotidien des cadres dans leur évolution de carrière et leur recherche d’emploi. Elle conseille également les candidates et candidats à l’alternance ou à un stage dans leur recherche d’entreprise et les jeunes diplômé·es en quête d’un premier emploi.