Pour décrocher une alternance, ne vous contentez pas d’envoyer un CV et d’attendre !

Étudier son parcours à la loupe à la manière d’un détective

Et si vous commenciez par déceler dans votre propre parcours de quoi vous distinguer ? En passant à la loupe tous les pans de votre vie, vous pourriez être surpris ou surprise des résultats. Réaliser cet état des lieux, c’est traduire votre vécu en compétences, qualités, soft skills et retours d’expérience, dont vous enrichirez votre CV, votre lettre de motivation, et vos échanges lors de futurs entretiens. Vous n’avez pas d’expérience professionnelle dans le domaine visé, mais vous avez exercé un job étudiant en restauration rapide ou dans la logistique ? Vous savez donc ce que signifient le travail en horaires décalés, les charges de travail importantes, l’adaptabilité, la polyvalence, l’esprit d’équipe et le sens des responsabilités. 

Passer le filtre des algorithmes des Applicant Tracking Systems (ATS)

Dans un recrutement, la première des vérités est celle des ATS. Ces logiciels utilisés par les recruteurs scannent automatiquement votre CV, et déterminent si vous matchez avec le poste. Il convient donc d’optimiser votre CV pour passer ce premier obstacle. 

Faites figurer les mots clés propres au secteur et au poste visés. Pour cela, repérez les mots clés de l’offre, et ajoutez-les judicieusement à votre CV. En cas de candidature spontanée, étudiez des fiches métiers pour identifier les compétences valorisées sur votre marché. 

Le CV ? Une carte de visite lisible en une fraction de secondes

Vous le savez certainement, « l’humain » qui prendra le relais des ATS ne consacrera que quelques secondes à parcourir votre CV. On oublie la rédaction d’un texte de présentation (que le recruteur ne lira probablement pas) au profit des informations factuelles essentielles et d’un titre qui dit tout en quelques lignes. « Étudiant en recherche d’alternance » en titre… c’est non ! 
Essayez plutôt ces éléments qui facilitent la lecture : 

• Titre : Communication offline, online, RP
• Durée de la formation
• Cursus de formation
• Fréquence de présence en entreprise
• Maîtrise de telle ou telle compétence, logiciels, etc.

Vous souhaitez détailler votre formation ? Privilégiez les matières qui ont un lien direct avec le poste. Vous manquez d’expérience ? Valorisez des expériences sportives ou associatives qui font sens avec l’offre, et pourquoi pas aussi des travaux d’école, un stage. Là encore, choisissez uniquement ce qui a une résonance avec le poste. Soyez toujours dans l’optique de traduire une expérience, quelle qu’elle soit, en qualités et compétences. 

La lettre de motivation : faites la démonstration que c’est le bon matching ! 

La lettre de motivation doit apporter la démonstration fluide et sans appel que deux personnes se sont trouvées ! Elle répond à ces questions simples : « pourquoi c’est moi » (le bon alternant ou la bonne alternante pour vous) et « pourquoi c’est vous » (la bonne entreprise pour moi). Il s’agit donc de la rencontre entre mon parcours et votre besoin. 

Concrètement, cela pourrait ressembler à ceci : « J’ai suivi un BTS management des unités commerciales, j’ai complété par un bachelor, et je pourrai aborder les sujets suivants pour vous : ciblage, prospection, développement d’un portefeuille client BtoC. Votre entreprise pourrait conforter mes connaissances et compétences dans l’amélioration de l’expérience client, etc. ». 

Vous devez envoyer le message que vous avez compris le besoin du poste, les enjeux de l’entreprise, et vous expliquez concrètement ce que vous pouvez apporter. C’est ce qui vous différenciera des lettres de motivation envoyées à la chaîne sans ciblage précis.

Et n’abusez pas de ChatGPT pour rédiger votre lettre de motivation, sauf à être un prodige du prompt en l’ayant alimenté d’informations pertinentes sur vous et l’entreprise. Sinon, vous serez repéré à des kilomètres à la ronde ! 

LinkedIn, votre vitrine professionnelle et un outil de contacts

Même principe que pour le CV : remplissez toutes les rubriques, et faites-y figurer les mots clés pertinents. En particulier à la rubrique « Compétences », qui va vous permettre de correspondre avec les offres des recruteurs lorsque les candidatures se passent sur LinkedIn. Idem pour votre titre de profil. Répondez à cette question : « ce que je peux faire et pour qui ». 

LinkedIn est également une opportunité d’aller s’adresser au marché caché : aller voir où travaillent les anciens de votre école ou des profils qui ont suivi le même cursus, pour envoyer des candidatures spontanées. Inscrivez-vous à des groupes dédiés à votre secteur d’activité où sont publiées des offres d’alternance.

Le réseau social professionnel constitue également un formidable outil de prise de contact et de visibilité. Vous avez répondu à une offre d’alternance ? Identifiez votre N+1 potentiel, envoyez-lui une demande de connexion avec un message personnalisé. Attention, il ne s’agit pas de doubler l’envoi de la candidature, mais d’initier le contact. Tentez ceci : « J’ai candidaté sur cette offre, et je souhaitais me présenter à vous car nous serons peut-être amenés à échanger dans le cadre de ce recrutement. ». Smart, non ?

Quant à publier des posts, on le fait si et seulement si on est à l’aise avec cela. Dans l’idéal, publiez dans des groupes dédiés à votre secteur pour échapper à la noyade dans le flot des publications ! En revanche, vous pouvez republier des actualités ou des posts, et les commenter pour gagner en visibilité et montrer votre dynamisme et votre intérêt. 

Lors de l’entretien, adoptez la posture d’un futur collaborateur

L’essentiel de la réussite d’un entretien se joue dans sa préparation. En amont, renseignez-vous sur les personnes qui vous reçoivent. L’objectif : adapter votre discours à leur profil, trouver des points communs qui peuvent vous rapprocher. Bien se renseigner sur l’écosystème, l’entreprise (au-delà de son site web), étudier les réseaux sociaux : en cas de besoin, vous montrerez que vous avez fait preuve de curiosité et que vous êtes au fait des actualités.

À la fameuse question « présentez-vous », qui glace plus d’un candidat à l’alternance, adoptez le même principe que pour la lettre de motivation : « Pourquoi c’est moi et pourquoi c’est vous ». Démontrez factuellement en quoi votre candidature est vraiment pertinente.

Préparez aussi des questions opérationnelles : « quel logiciel utilisez-vous ? Quel est le délai moyen d’un projet pour vos consultantes et consultants ? ». Elles envoient un message : vous commencez déjà à vous projeter dans le poste ! Soignez vos formulations pour, là aussi, vous projeter en tant que futur collaborateur ou collaboratrice : « je pourrai vous aider à », « j’ai bien compris que… ». 

Et petit détail qui peut compter : remerciez vos interlocuteurs par e-mail après l’entretien. 

Vous l’aurez compris, dans une recherche d’alternance, c’est la somme de nombreuses actions qui fait la différence. On n’envoie pas uniquement des bouteilles à la mer (c’est-à-dire une multitude de CV génériques) en attendant la sentence ! Un seul mot d’ordre : soyez proactif et multicanal dans l’objectif d’être visible et crédible.

À propos de l’auteure : 

Aurélia Diné est consultante en développement professionnel à l’Apec de Marseille depuis 2009. Elle accompagne les jeunes diplômé.es et étudiant.es dans leur recherche d’emploi, stage et alternance. Elle affine et crédibilise avec eux leur projet professionnel, et elle les aide à optimiser leurs outils de candidature : CV, lettre de motivation, profils Apec et LinkedIn. Aurélia Diné accompagne également les jeunes cadres et alternants dans la valorisation de leur parcours et dans la préparation de leurs entretiens de recrutement. Elle est, par ailleurs, en charge d’un dispositif de parrainage « Sésame Jeunes Talents », destiné à faciliter et accélérer l’insertion des jeunes diplômés et étudiants des quartiers prioritaires de la ville de Marseille.