Syndrome de l’imposteur : 4 clés pour retrouver confiance et booster sa carrière

Syndrome de l’imposteur : 4 clés pour retrouver confiance et booster sa carrière
Sonia Houtarde & Matthieu Esteve

Publié le 28/03/2025
par Sonia Houtarde & Matthieu Esteve

Il est naturel de traverser des phases de doute sur ses compétences, surtout en période de transition professionnelle. Mais lorsque ce doute devient permanent, qu’il vous pousse à renoncer à un poste ou une promotion parce que vous vous sentez illégitime malgré des succès objectifs, il peut s’agir du syndrome de l’imposteur. Ce phénomène, bien plus répandu qu’on ne le pense, même chez les cadres, peut freiner votre évolution et éroder votre confiance. Comment l’identifier, et, surtout, comment le surmonter ? Sonia Houtarde et Matthieu Estève, consultante et consultant à l’Apec, partagent leurs conseils pour vous aider à avancer avec sérénité et assurance dans votre carrière.

Comprendre et reconnaître le syndrome de l’imposteur

Parmi les cadres que nous accompagnons, beaucoup sont conscience qu’elles ou qu’ils souffrent d’un certain syndrome de l’imposteur – ce qui leur permet de prendre un premier recul face à leurs doutes. D’autres, au contraire, n’ont pas encore « diagnostiqué » la situation, et n’ont donc aucun moyen d’agir sur leurs pensées limitantes – trop ancrées dans leur perception de la réalité. 

Le premier travail à réaliser est donc de se demander si l’on est – ou non – concerné.e par le phénomène. Pour cela, voici quelques questions utiles à vous poser, et qui pourront vous mettre la puce à l’oreille : 

  • Avez-vous tendance à minimiser vos réussites ou à les attribuer à des facteurs externes comme la chance ou le hasard ? 
  • Vous focalisez-vous souvent sur vos échecs ? 
  • Avez-vous du mal à accepter les compliments ? 
  • Hésitez-vous souvent à postuler à des postes ou à demander une promotion par peur de ne pas être légitime ? 
  • Ressentez-vous régulièrement la crainte d’être « démasqué.e » ? 
  • Avez-vous besoin de toujours en faire plus pour prouver votre valeur ? 

Si ces situations vous parlent, il est temps d’agir ! Attention cependant à bien faire la différence entre un doute « normal », contextuel, sur ses compétences (par exemple lors d’une prise de poste), et un véritable syndrome de l’imposteur, qui relève, lui, d’un doute structurel, installé et indépendant des circonstances.

Savoir valoriser son parcours et ses réussites

Si vous vous reconnaissez dans les « symptômes » du syndrome de l’imposteur, bonne nouvelle : des solutions existent pour l’empêcher de continuer son travail de sape ! La première est d’apprendre à évaluer objectivement vos réalisations. À l'Apec, nous accompagnons souvent les cadres dans ce travail autour des « réalisations probantes ». Il s’agit de dresser la liste de vos accomplissements professionnels afin de démontrer vos forces, et de reconnaître, via cette mise en lumière, vos évolutions et vos apprentissages. Cela passe aussi par la célébration de vos petites et grandes victoires, sans se laisser happer par la « comparaison sociale ascendante » – cette tendance à toujours se mesurer à des profils synonymes (à vos yeux) de brillantes réussites ou de parcours idéal. Pour prendre du recul et objectiver vos constats, n’hésitez pas à solliciter des recommandations, ou à interroger votre réseau professionnel et personnel sur vos atouts et vos accomplissements. Le regard extérieur peut souvent révéler des qualités et des compétences que vous sous-estimez.

Savoir bien s’entourer et se faire accompagner

À l'Apec, nous constatons dans nos ateliers à quel point les échanges entre pairs sont bénéfiques. Le co-searching, par exemple, réunit des personnes en transition professionnelle qui partagent leurs doutes et leurs expériences – et cet effet de miroir, combiné au feedback positif des autres participantes et participants, est un formidable levier de reprise de confiance. Échanger avec d’autres cadres, ou bien avec des mentors, permet souvent de relativiser, et de se rendre compte que d’autres – parfois aux postes les plus socialement valorisés ou du top management – affrontent les mêmes freins.  Par ailleurs, il est essentiel de se créer un cercle social positif, composé de personnes qui vous soutiennent et vous valorisent. Entourez-vous d’individus qui encouragent vos ambitions sans projeter sur vous leurs propres peurs ou anxiétés. Dans nos collectifs comme Nouveaux Horizons ou les groupes de co-searching, des exercices simples – comme le jeu des compliments, où chacun et chacune reçoit un mot bienveillant de ses pairs – illustrent à quel point le regard positif des autres peut renforcer votre confiance en vous-même.

Savoir se préparer à une nouvelle opportunité

Une fois passées ces étapes « introspectives » et de « réassurance », qui vous auront permis de retrouver le chemin de la confiance en vous, place à l’action et à la confrontation au réel : vous vous décidez enfin à postuler à un poste, ou à demander une promotion ou une augmentation ! C’est bien sûr un moment délicat si votre confiance en vos capacités reste fragile, mais c’est aussi par l’action que tout se joue pour concrètement vous lancer dans une nouvelle dynamique. Notre conseil ici est de vous fixer des objectifs réalistes, et d’éviter la sur-exigence. 

À l’Apec, nous prônons souvent d’avancer pas à pas  : plutôt que de chercher à tout transformer d’un seul coup, progressez graduellement en élargissant votre zone de confort par palier. Cette approche permet d’acquérir de la confiance, tout en consolidant chaque avancée que vous pouvez, par exemple, consigner dans un carnet. C’est aussi le moment de travailler votre prise de parole pour parler de votre parcours avec assurance. Construire un « récit de carrière » clair et structuré - votre pitch professionnel -, puis le répéter pour en maîtriser le fond et la forme, est une étape clé. Des ateliers comme « Se présenter avec impact », #NégoTraining ou encore « Démontrer pour convaincre » proposés par l’Apec peuvent vous aider à affiner votre discours, et à valoriser vos compétences avec conviction.

Surmonter le syndrome de l’imposteur demande du temps et un vrai travail sur soi, mais c’est une étape essentielle pour avancer avec sérénité dans sa carrière. En apprenant à reconnaître vos réussites, à vous appuyer sur vos forces et à vous entourer des bonnes personnes, vous poserez les bases d’une confiance solide et durable. N’oubliez pas : le doute fait partie du chemin – se remettre en question constitue toujours une démarche saine –, mais il ne doit jamais devenir un frein. Acceptez vos imperfections, valorisez vos compétences, et osez saisir les opportunités qui vous correspondent. Vous êtes bien plus légitime que vous le pensez !

 

À propos des auteur·es 

Sonia Houtarde est consultante en développement professionnel au centre Apec de Paris République. Psychologue du travail, coach certifiée, elle a travaillé plus de 10 ans en tant que responsable RH dans un contexte international. A l'Apec, elle accompagne les cadres à chaque moment clé de leur vie professionnelle : premier emploi, transition professionnelle, reconversion, recherche d'emploi, mobilité, formation, création d'entreprise, prise de poste, questionnements. Elle les aide à (re)devenir acteurs et actrices de leur carrière et à atteindre leurs objectifs professionnels. Son métier selon elle : catalyseur des changements professionnels ! 

Matthieu Esteve, consultant en développement professionnel au centre Apec de Paris République, accompagne depuis 7 ans, les cadres tout au long de leur vie professionnelle, plus spécialement lors des moments clés qui la jalonnent. Il a bâti son parcours autour de l’accompagnement des personnes pour le compte d’acteurs publics ou privés, et s’est notamment spécialisé en formation professionnelle et création d’entreprise. Attaché à développer une compréhension toujours plus fine des rouages de l'évolution professionnelle, il est attentif aux mutations, y compris émergentes, du marché du travail.


 

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