Et si vous parliez de votre engagement bénévole comme d’une expérience professionnelle ?
Santé, solidarité, environnement, défense des animaux, sport, loisirs, culture… 23 % des Françaises et Français sont bénévoles en 2023*. Vous aussi ? Faites de votre engagement un véritable atout pour briller auprès des recruteurs ! A l’étape du CV, puis durant l’entretien, comment évoquer judicieusement les compétences et soft skills développées grâce à votre expérience bénévole ?
Valorisez votre engagement bénévole en corrélation avec les attentes du poste
Une expérience bénévole a de grandes chances de susciter l’intérêt des recruteurs… à condition de la valoriser au même titre qu’une expérience professionnelle. Oublions les termes vagues et neutres relégués dans un encart « Divers » du CV… Indiquer uniquement que l’on est ou a été bénévole sans étayer n’est pas du tout impactant.
Évoquer le bénévolat par le prisme du monde professionnel va vous permettre de mettre en lumière deux choses. D’abord, la personne que vous êtes, les valeurs que vous incarnez de façon concrète et tangible. Mais aussi (et surtout !), les compétences transférables engrangées grâce à votre engagement et recherchées pour l’emploi ciblé. Plus vous mettrez en corrélation les compétences développées en tant que bénévole avec les attendus d’un recruteur, plus vous aurez d’impact et sortirez du lot.
Identifiez dans les fiches de poste les compétences et les soft skills recherchées qui font écho à votre expérience bénévole. Vous réalisez des maraudes auprès de sans-abris ? Aisance relationnelle, sens de l’écoute et de la communication, travail en équipe, capacité à s’adapter à différents interlocuteurs… Voilà déjà de quoi convaincre avec vos compétences douces, si appréciées des recruteurs !
Professionnalisez vos engagements bénévoles
Créer une rubrique dédiée ? Mentionner son bénévolat dans les « Expériences professionnelles » ou dans les « Compétences » ? À l’étape de la rédaction du CV, il n’est pas si simple de trancher. Il n’y a pas de règle. Je dirais même que l’emplacement importe peu. C’est la manière dont vous les évoquerez qui fera mouche. Prenez autant que possible le parti de parler de vos expériences bénévoles comme d’expériences professionnelles. En particulier si vous êtes jeune diplômé·e sans expérience, ou une personne en reconversion ou qui a connu une interruption de carrière : votre engagement bénévole enrichira à coup sûr votre CV.
Pour vous aider à comprendre comment procéder, étudions l’exemple d’une personne en changement de carrière que j’accompagne. Elle n’a à proprement parler aucune expérience dans le secteur artistique, mais souhaite postuler pour des postes dans ce domaine. Bon point, elle évolue dans ce milieu depuis des années au travers de ses engagements bénévoles.
Nous avons donné une vraie part à son engagement artistique bénévole dans ses compétences afin de compenser son manque d’expérience. Si vos actions bénévoles répondent à des prérequis de l’offre, vous pouvez tout à fait les mentionner dans vos compétences ! Dans ce cas, en l’occurrence, la connaissance du secteur artistique et de ses acteurs.
Une autre personne que j’accompagne a aidé bénévolement une association à mettre en place une campagne de communication et de développement des partenariats et du mécénat. Elle vient initialement du secteur de la communication mais a connu une longue interruption de carrière. Nous avons détaillé cette mission dans le champ des « Expériences » en précisant cependant qu’il s’agissait d’une expérience bénévole. Et voilà comment nous l’avons professionnalisée !
Parlez le langage des recruteurs
Détaillez, utilisez des puces descriptives en parlant le langage des recruteurs. Vous pensez que participer bénévolement à des maraudes, pour reprendre cet exemple, n’a a priori aucune résonance avec les hard skills du monde professionnel… Détrompez-vous !
Dans ce type de mission, vous savez identifier le besoin, établir un diagnostic, apporter du conseil, de l’accompagnement, voire réaliser des reportings des activités. Ce sont des compétences opérationnelles à valoriser qui correspondent parfaitement à celles recherchées pour des postes de chef de projet par exemple. À condition d’utiliser les bons mots. « Piloter l’organisation des actions terrain » aura plus d’impact que « choisir le parcours de la maraude ». Vous avez compris le principe ! Et n’oubliez pas les indicateurs de résultats s’il y en a. Ils font toujours leur effet.
À l’étape de l’entretien, une autre carte à jouer avec le bénévolat
Et si vous tourniez à votre avantage certaines questions types de l’entretien (celles que vous redoutez… souvent !) ?
Tendez la perche à votre interlocuteur dès votre pitch d’introduction. On vous demande de vous présenter ? Inutile de rebalayer l’intégralité de votre parcours professionnel. Au contraire, sélectionnez les informations les plus pertinentes en corrélation avec le poste à pourvoir et l’ADN de l’entreprise. Par exemple, « je suis une personne engagée, avec des valeurs profondes. D’ailleurs, je fais partie d’une association ».
On vous invite à citer vos plus grandes qualités ? Le bénévolat constitue une formidable occasion de les illustrer : « J’ai un sens du collectif développé qui s’exprime en tant que bénévole. » Futé, non ?
*Enquête Ifop pour Recherches et Solidarités : "Les Français et le bénévolat en 2023" (mars 2023).
À propos de l’auteure :
Chrystal Le Liegard est consultante en développement professionnel à l’Apec depuis 3 ans. Elle accompagne les jeunes diplômé.es et les cadres dans la gestion de leur carrière : recherche d’emploi, projet de reconversion, évolution professionnelle. Elle est passionnée par les sujets de recrutement, par la psychologie et les réseaux sociaux. Vous pouvez retrouvez ses conseils et réflexions sur le monde de l’entreprise sur le compte Tiktok.