Missions principales
Analyse de l’état des milieux
- Réaliser des recherches documentaires : usages actuels et précédents (dont process et utilisation de produits), historique des incidents industriels et des catastrophes naturelles ayant touché le site.
- Evaluer la nature des polluants et les niveaux de pollution sur le site : prélèvements et analyse des cours d’eau, des eaux souterraines, des sols, du bâti, des gaz du sol et de l’air ambiant.
- Identifier les sources de pollution et la manière dont les polluants circulent (voies de transfert).
- Répertorier les populations (végétales et animales) et les ressources en eau à protéger.
- Rédiger un rapport faisant le bilan des connaissances sur l’état du site et indiquant les risques sanitaires associés (pour l’environnement, pour l’homme) actuels ou liés aux futurs usages du site et formalisant le schéma conceptuel des polluants sur site.
Conception du plan de gestion du site
- Etudier les usages projetés et identifier le cadre réglementaire qui s’applique à la situation.
- Etablir différents scénarii de dépollution et évaluer leurs coûts et avantages respectifs.
- Conduire les analyses de risque résiduel.
- Juger de la compatibilité entre le niveau de pollution du site, l’usage souhaité, les normes à respecter et la capacité à agir sur le niveau de pollution.
- Rédiger un plan de gestion indiquant les techniques de retrait des sources de pollution et de dépollution à privilégier, les restrictions d’usage éventuelles et les mesures de surveillance et de contrôle à mettre en œuvre en phase travaux pour s’assurer de leur efficacité.
Elaboration du plan de conception des travaux
- Conduire des essais en laboratoire ou sur site pour valider les propositions techniques du plan de gestion : faisabilité, efficacité…
- Evaluer les besoins humains et matériels à mobiliser et budgéter les travaux.
- Rédiger le cahier des charges stipulant les techniques de retrait des sources et de dépollution à mettre en œuvre, éventuellement le dimensionnement de l’installation de traitement, les mesures de sécurité à prendre pour assurer la sécurité des opérateurs sur le chantier, le programme des opérations…
Pilotage de la maîtrise d’œuvre des travaux
- Participer aux consultations pour sélectionner les entreprises qui réaliseront les travaux : juger de la compétence technique des offres présentées, questionner les coûts…
- Coordonner les sous-traitants en charge de la réalisation des travaux : assurer la bonne gestion des interfaces entre les différents métiers/entreprises impliqués.
- Assurer le suivi des travaux de dépollution, de terrassement ou d’aménagement, aussi bien sur les aspects administratifs, techniques que financiers en veillant à faire respecter les plannings et la qualité.
- Piloter la réalisation et l’analyse des prélèvements en cours de chantier.
- Garantir le respect des exigences Q-HSE prévues à toutes les étapes du chantier.
Missions éventuelles
- Gérer la relation client.
- Piloter la rédaction ou rédiger des propositions techniques et commerciales dans le cadre de consultations publiques ou privées.
- Encadrer une équipe d’ingénieurs et de techniciens (plan de charge, animation, relecture, tutorat…).
- Gérer les aspects relatifs à l'accréditation LNE (supervision, enregistrement, suivi, audit...).
- Intégrer une équipe pluridisciplinaire (ingénieurs d’études, techniciens, éventuellement prestataires…) et copiloter les phases de travaux.
- Se tenir informé des évolutions juridiques, réglementaires ainsi que techniques.
Variabilité des activités
Selon le type d’employeur, son activité varie :
- En Bureau d’études : il se concentre sur les phases d’analyse et de recherche des sources de pollution et des techniques de réhabilitation les plus adaptées.
- En institutions spécialisées (INERIS, BRGM) : son activité, plus orienté recherche, consiste à imaginer et tester des techniques pour mieux identifier, mesurer et agir sur les différents types de polluants.
- Au sein de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) : en relation avec la personne morale jugée responsable de la réhabilitation à mener, il analyse les propositions faites par les bureaux d’études mandatés et instruit les plans de gestion, il peut être amené à produire des actes administratifs qui encadrent la réalisation de travaux.
- En entreprises spécialisées (laboratoires, dépollution, retrait…) : il se concentre sur la mise en œuvre de techniques spécifiques.
- Au sein de l’ADEME : en l’absence de responsable identifié, il mandate des bureaux d’études sur les phases de recueil des données et d’analyse et joue le rôle de maître d’œuvre.
- En tant qu’agent d’une collectivité : il est généralement sollicité sur l’expression des besoins et la supervision technique de l’ensemble des phases.
Rattachement hiérarchique
- Directeur d’agence ou directeur de projet (en bureau d’étude, en cabinet de conseil) F/H
- Chef de service (DREAL), sous autorité décisionnelle des préfets de département F/H
Contexte et facteurs d’évolution du métier
Les chefs de projet SSP, ces dernières années, se trouvent confronté à deux mouvements portés par des ambitions politiques aussi bien nationales que territoriales :
- La stratégie de reconquête des friches qui les amènent à travailler davantage qu’auparavant sur des sites pour lesquels l’identification des sources de pollution et parfois des voies de transfert est rendue complexe par le peu de documents disponibles. Ceci entraîne une multiplication des hypothèses et des prélèvements pour venir confirmer ou infirmer celles-ci, et peut nécessiter le recours à des experts.
- La volonté croissante des élus de mobiliser, de concerter, la transparence accrue des politiques et décisions publiques. Davantage qu’auparavant, le chef de projet SSP doit pouvoir justifier de ses choix dans des termes intelligibles pour s’adapter à de nouveaux publics (associations, élus, administration, riverains) et se doit donc de développer de nouvelles compétences communicationnelles.
Par ailleurs, les avancées technologiques, en permettant de mesurer de façon toujours plus précise un plus large panel de polluants, repoussent les limites techniques des réhabilitations et rendent le métier plus exigeant. Dans le même temps, les réglementations (code de l’environnement, gestion de l’eau) se complexifient. C’est ainsi qu’on observe une professionnalisation renforcée du métier ces dix dernières années.
Enfin, à moyen terme, le métier devrait connaître une nouvelle vague de réglementations à accompagner et appliquer autour de la future directive du sol, souhaitée par l’Europe et qui devrait générer de nouvelles politiques publiques de gestion des sols.