Missions principales
Identification des circonstances du sinistre sur site ou à distance/interface avec les sinistrés
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Constater les dégâts et l’étendue du sinistre.
- Effectuer un travail d’investigation pour en déterminer les circonstances.
- Recueillir les preuves et témoignages auprès des parties impliquées dans le sinistre (rapports de police, victimes, témoins, services de secours, etc.).
- Créer une relation de confiance avec le sinistré par une écoute et une information adaptée sur la gestion du dossier.
- Prendre, au regard des risques d’aggravation matérielle et financière du sinistre, les mesures de sauvegarde adaptées (bâchage, nettoyage, décontamination…).
- Détecter les fraudes éventuelles, la présence d’éventuelles malfaçons et anomalies, les différences entre la déclaration et la situation réelle.
Analyse et gestion du sinistre/estimation des dommages
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Analyser l’origine, la cause et les responsabilités d’un sinistre.
- Animer les échanges entre les différentes parties (sinistré, assureur, professionnels…), écouter et confronter les avis techniques pour faire émerger un consensus.
- Vérifier les garanties souscrites, la validité du contrat et la conformité du risque (adéquation du risque déclaré avec ses caractéristiques réelles).
- Évaluer le montant des préjudices subis (corporels, moraux, économiques, etc.) et effectuer une estimation chiffrée du sinistre.
- Fixer le montant de l’indemnité et/ou les conditions de réparation.
- Conseiller les assurés en matière de prévention, de sécurité et de facteurs de risque.
Gestion du dossier de sinistre/rédaction du rapport d’expertise
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Rédiger une offre d’indemnité/de prise en charge.
- Rédiger et envoyer un rapport d’expertise détaillé à la compagnie d’assurances dans le respect des délais de gestion requis.
- Participer à l’élaboration de la note d’honoraires (le cas échéant).
Veille et développement
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Actualiser et suivre en permanence les évolutions (environnementales, technologiques, juridiques, économiques ou concurrentielles) dans son domaine d’expertise (en participant notamment à des formations, salons, colloques, etc.).
Activités éventuelles
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Intervenir avant la souscription d’un contrat d’assurance, pour estimer la valeur d’un bien à assurer (par exemple : bijoux, œuvres d’art, bâtiments, matériels industriels…).
- Conseiller les entreprises et/ou les clients, émettre des préconisations sur la prévention des risques, participer à leur mise en œuvre et effectuer des visites de contrôle, contribuer à l’élaboration de supports d’information.
- Conseiller les entreprises et/ou les clients dans l’analyse de marché et participer aux procédures de développement des produits et des tarifs.
- Réaliser des actions de sensibilisation auprès de divers publics.
- Former des collaborateurs aux techniques de négociation/indemnisation.
Variabilité des missions
- Différents statuts
Si certain(e)s expert(e)s sont salarié(e)s de compagnies d’assurances, d’autres exercent leur activité en tant qu’indépendant(e)s (payé[e]s en honoraires). La plupart sont employé(e)s dans un cabinet spécialisé en expertise.
- Des domaines d’activité variés
L’expert/experte en assurances peut exercer dans plusieurs domaines d’activité selon sa spécialisation : l’automobile, le corporel, les dommages (habitation, risques industriels ou techniques), la responsabilité civile (médicale…), la construction, les objets d’art, etc.
Expert/experte automobile, il/elle estime l’état du véhicule accidenté et évalue, avec le garagiste, le coût des réparations. Il/elle peut jouer un rôle de conseil auprès des clients lors de la vente/achat de véhicules d’occasion ou encore intervenir lors du contrôle technique pour vérifier l’état des véhicules et leur conformité aux exigences de sécurité.
Médecin expert(e), il/elle effectue un diagnostic de l’état de santé d’une victime, par exemple, pour le versement d’une rente d’invalidité.
- Différents types d’experts/expertes
On distingue trois types d’experts/expertes : l’expert/experte de la compagnie d’assurances qui estime les dégâts d’un sinistre pour le compte de sa société, l’expert/experte de l’assuré chargé(e) d’établir une contre-expertise en cas de désaccord avec l’assureur, et l’expert/experte judiciaire qui a pour mission de trancher si aucun accord amiable n’intervient entre les deux parties (assuré et assureur) et lorsqu’un litige est porté devant les tribunaux.
Rattachement hiérarchique
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Directeur/directrice du pôle assurance
- Directeur régional/directrice régionale
Contexte et facteurs d'évolution du métier
La Fédération des sociétés d’expertise (FSE) compte 4 000 experts/expertes parmi ses adhérents. Les experts/expertes d’assurances réalisent près de 2 millions de missions par an (notamment en dommages aux particuliers). Après avoir été une profession libérale, l’expertise s’exerce principalement aujourd’hui de manière salariée dans des sociétés d’expertise nationales. Les compagnies d’assurances recrutent moins, privilégiant les cabinets extérieurs afin de maintenir une neutralité en cas de litiges.
L’expertise d’assurance est une activité non réglementée (contrairement à l’expertise automobile qui constitue une branche professionnelle distincte).
L’accroissement des phénomènes climatiques met les effectifs des sociétés d’expertise sous tension. Cela induit des besoins croissants d’experts/expertes. Par ailleurs, ceux-ci/celles-ci doivent composer avec la montée des exigences des assureurs et des clients. Entre les tentatives de désintermédiation de la profession dans certaines procédures d’indemnisation, les pressions pour réduire les coûts de l’expertise et les contraintes croissantes en matière de prestations, les experts/expertes d’assurances doivent s’adapter.
Des mutations apparaissent : développement de la visio-expertise et de l’expertise à distance (EAD, à partir de photos et devis), recours aux nouvelles technologies (drones, etc.), déploiement des solutions de selfcare qui permet aux assurés de déterminer leur indemnisation en autonomie lorsque leur sinistre est simple ou encore développement des réparations en nature.
Les formations s’adaptent pour répondre aux nouveaux besoins des sociétés d’assurances. L’accompagnement des sinistrés devient un enjeu. Si la dimension technique du métier d’expert/experte reste incontournable, il devient de plus en plus un métier relationnel et de services.
En matière technique, l’évolution de la nature des risques demande de nouvelles compétences. Comme la nécessité d’anticiper le besoin de faire des diagnostics d’urgence sur les bâtiments et de faire évoluer les certifications après les sinistres collectifs survenus (effondrement à Marseille ou explosion de la rue de Trévise). Certains spécialistes prévoient le besoin, à venir, de recruter des experts/expertes plus qualifié(e)s sur des questions techniques comme l’amiante, le risque cyber ou environnemental.