Les jeunes diplômés veulent gagner plus !
L’emploi des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur a continué de retrouver des couleurs en 2022, aussi bien sur la proportion de jeunes ayant un emploi que sur les conditions d’emploi, d’où chez eux un niveau de satisfaction élevé. Gros bémol, toutefois, leur rémunération, qu’ils sont nombreux à juger démotivante dans un contexte d’inflation.
L’insertion professionnelle s’améliore, effaçant les effets de la crise sanitaire
Les jeunes diplômés profitent eux aussi de la dynamique actuelle du marché de l’emploi. Douze mois après l’obtention de leur diplôme, 88 % des détenteur d’un Bac +5 ou plus de la promotion 2021* sont en poste. Après un point bas pendant la crise sanitaire, l’insertion professionnelle des jeunes continue ainsi de s’améliorer. Elle dépasse même légèrement le niveau enregistré avant la crise. Néanmoins, l’insertion des filières littéraires et de sciences humaines reste difficile, inférieure de 10 points au niveau d’avant crise.
Des conditions d’emploi plus favorables
Parmi les diplômés en poste, 68 % bénéficient d’un contrat à durée indéterminée, soit un peu plus que l’an dernier et au même niveau qu’avant crise. Par ailleurs, la moitié occupent un poste de cadre. En conséquence, les rémunérations augmentent, avec une médiane** de 32 000 € bruts annuels, contre 30 000 € l’an dernier. A noter que des écarts salariaux par genre continuent à se faire sentir : 34 000 € pour les hommes contre 28 500 € pour les femmes.
Les jeunes diplômés sont satisfaits de leur emploi
L’amélioration de la qualité des emplois occupés, avec un accès plus rapide à un CDI et une hausse de la rémunération, joue assurément un rôle dans la satisfaction de ces jeunes. Ils sont près de 60 % à donner à leur emploi une note de satisfaction supérieure ou égale à 8 sur 10 ! D’ailleurs, 12 mois après l’obtention de leur diplôme, 78 % des jeunes en poste sont toujours dans leur premier emploi, une stabilité traduisant cette forte satisfaction professionnelle, alors que l’on reproche souvent à la génération Z, plus exigeante que les générations précédentes, son zapping professionnel.
Les salaires des jeunes diplômés sont à la traîne
Mais à bien y regarder, dans un contexte de forte inflation, la médiane de rémunération des jeunes diplômés retrouve seulement son niveau d’avant crise ! Aussi leur principal facteur de démotivation est-il d’ordre salarial. 42 % de ces jeunes, qu’ils occupent un emploi cadre ou non-cadre, font part de cette opinion ; et ce en dépit d’une différence de rémunération notable : 37 000 € bruts par an, en médiane, pour les cadres, contre 27 000 € pour les non-cadres. Il ne faut pas oublier que ces jeunes professionnels ont été durement touchés par la précarité lors de la crise sanitaire pendant laquelle le recours aux banques alimentaires a explosé. Ils peuvent avoir le sentiment qu’après avoir été les grandes victimes économiques du covid-19, l’accès à un emploi n’est toujours pas pour eux synonyme d’une certaine aisance financière.
Des points d’amélioration pour fidéliser
Ainsi, malgré un niveau élevé de satisfaction quant à leur situation professionnelle, les jeunes diplômés, et plus globalement les jeunes cadres, restent une population à fort risque de démission. D’autant plus, qu’un quart d’entre eux jugent leur emploi comme « un job alimentaire ». Et pour 26 %, les perspectives d’évolution professionnelle dans leur entreprise ne correspondent pas à leurs aspirations. Après les avoir captés, reste donc aux entreprises à répondre à leurs attentes pour espérer les fidéliser au risque de les voir partir en 2023, année où les entreprises annoncent rechercher plus de 100 000 cadres entre 1 et 5 ans d’expérience.
* interrogés début 2023
** la moitié gagne moins de 32 000 €, l’autre moitié gagne plus
Source : Apec, Baromètre 2023 de l’insertion des jeunes diplômés, avril 2023