L’entrée dans le monde du travail, un futur flou et inquiétant pour les étudiants

L’entrée dans le monde du travail, un futur flou et inquiétant pour les étudiants

Publié le 11/09/2024

Quand les étudiants du supérieur se projettent dans le monde du travail, ils oscillent entre sentiment d’injustice et conscience d’un univers stimulant, sésame vers l’autonomie. Une perception ambivalente renforcée par un manque d’informations concrètes.

Un monde du travail assez mal connu des étudiants

Entre inquiétude et motivation, les étudiants et les étudiantes ont une image assez ambivalente du monde du travail. La coexistence de ces deux sentiments découle sans doute pour partie de leur connaissance limitée de la sphère professionnelle malgré les stages ou les alternances que la plupart ont réalisé durant leurs études. Ils concèdent n’en avoir qu’une vision partielle, voire partiale et connaissent souvent assez mal le droit et les contrats de travail. Ils sont aussi une majorité à déclarer ne pas savoir comment fonctionne la gestion des carrières. Ils sont plus à l’aise avec les aspects relationnels et les codes informels de la vie en entreprise. Au total, quatre sur dix estiment mal connaître le fonctionnement des entreprises.

Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…

Non seulement un sur deux pensent avoir des difficultés à décrocher un emploi. Mais à cela s’ajoute l’idée qu’ils sont, en quelque sorte, « mal aimés » des entreprises que ce soit en termes de reconnaissance de leurs compétences ou de mauvaise image de la genZ. Et in fine, cela impactera leurs conditions de travail (salaires, CDD, tâches sous qualifiées), en un mot que personne ne les attend et que les entreprises vont peu se soucier de leur intégration. Une vision assez pessimiste de leur futur quotidien professionnel même s’ils reconnaissent que l’entrée dans la vie active sera aussi synonyme d’indépendance financière et pourra être source d’épanouissement.

Un manque crucial d’informations 

Afin d’aborder plus sereinement le monde du travail, les étudiant aimeraient recevoir davantage d’informations, à la fois pour affiner leurs choix professionnels et pour mieux comprendre le fonctionnement du monde du travail, être mieux renseignés sur les débouchés des métiers qu’ils envisagent et en savoir davantage sur les carrières possibles à plus long terme dans ces métiers. Ils souhaiteraient aussi avoir plus d’informations sur la réalité quotidienne des métiers pour éviter d’éventuelles déconvenues. Mais c’est sur la rémunération pour le premier poste que les attentes sont les plus fortes. En parallèle, ils voudraient être armés sur le droit du travail et les processus RH en entreprise, afin de bien connaître leurs droits et devoirs.

Ces attentes reflètent des besoins bien réels, car une fois en poste, et même plusieurs années après leur début de carrière, les jeunes cadres relatent des lacunes dans la maîtrise de ces codes formels. Pour les préparer à cette étape-clé qu’est l’entrée dans le monde du travail, beaucoup de sources existent déjà y compris sur les réseaux sociaux. Par exemple, l’Apec propose aux jeunes des ateliers, en présentiel ou à distance, qui abordent des thèmes comme la négociation de la première rémunération et met à disposition un simulateur de salaire et des fiches métiers actualisées, sans oublier un compte Tiktok et un compte Instagram dédiés à l’entrée dans la vie active. Des médias ont eux aussi identifié ce manque de connaissance des univers professionnels, à l’instar d’Elan média lancé au printemps 2024, par Hugo Décrypte.

Article rédigé par Emmanuelle Papiernik

Source : Apec, Le monde du travail vu par les étudiants du supérieur, septembre 2024