Révéler son handicap en entreprise ? Des freins par crainte de stigmatisation
Pour les cadres, la démarche de reconnaissance et de révélation de leur handicap est souvent contrainte. Pour faciliter la décision de reconnaissance, les RH gagneraient à davantage informer sur ses bénéfices et réduire les freins, en raison de la stigmatisation des personnes en situation de handicap.
Révéler son handicap : une crainte d’être stigmatisé et pénalisé dans sa carrière
De nombreux cadres choisissent de dissimuler leur handicap durant des mois, parfois des années, car ils redoutent qu’il constitue un obstacle à leur évolution professionnelle. La crainte de la stigmatisation explique leurs réticences à faire une démarche de reconnaissance administrative (RQTH*) ou à révéler leur handicap au travail, notamment chez ceux dont le handicap est invisible. Ils redoutent d’être confrontés aux préjugés concernant le handicap et d'être considérés comme moins compétents, moins performants, moins efficaces. De nombreux cadres ne se résolvent à faire reconnaître ou à révéler leur handicap que lorsque des aménagements de poste deviennent nécessaires.
La nécessité de déconstruire les stéréotypes pour cultiver un environnement de travail inclusif
Un climat bienveillant dans l’entreprise permet de rassurer les cadres quant à l’acceptation de leur handicap. Il passe notamment par une politique qui peut se traduire par exemple par un accord handicap, un discours inclusif, par un changement de regard des managers et de l’équipe proche, et par une bonne représentation du handicap au sein de l’entreprise. Cela contribue à réduire la stigmatisation, à mettre les cadres en confiance et joue un rôle déterminant dans l’arbitrage révélation / dissimulation.
Source : Apec, Révéler et faire reconnaître son handicap en entreprise, novembre 2024
* La RQTH ou reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est une décision administrative permettant aux personnes en situation de handicap de bénéficier d’aides à l’insertion professionnelle et au maintien en emploi. Elle est accordée par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) à toute personne dont les possibilités d’effectuer son activité professionnelle sont affectées par un problème de santé physique, mental ou psychique. Pour en bénéficier, il faut en faire la demande auprès d’une maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Elle peut être attribuée pour une période de 1 à 10 ans ou sans limite de durée en fonction des situations. C’est une démarche volontaire et confidentielle. Lorsque le salarié choisit de la communiquer à son responsable RH ou à son manager par exemple, il n’a pas besoin de préciser la nature de sa maladie. Pour les personnes en emploi dans le secteur privé, la RQTH permet de bénéficier entre autres :
• Un suivi médical renforcé ;
• Un accès aux aides financières et services de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle de personnes handicapées (Agefiph) ;
• Une majoration du compte personnel de formation ;
• Des aménagements techniques (matériel, logiciel, etc.), organisationnels (horaires de travail, télétravail, charge de travail, etc.) ou humains ;
• Une retraite anticipée (sous certaines conditions).
Pour l’employeur, elle permet de répondre à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapé.es (et de réduire sa contribution financière le cas échéant), de bénéficier de services et d’aides financières de l’Agefiph, d’accompagnements et conseils par des spécialistes du handicap, etc.
Différents acteurs comme l’Agefiph, la médecine du travail ou les travailleurs sociaux peuvent accompagner les personnes dans leur prise d’informations et leurs démarches.
Liens utiles pour les démarches : site de l’Agefiph, site gouvernemental mon parcours handicap