Démissionner : quand les cadres passent à l’action
En cette rentrée 2023, dans un marché de l’emploi favorable, 4 cadres sur 10 expriment une intention de changer d’employeur dans les 12 prochains mois. Mais les cadres jouent la sécurité et ces départs volontaires se font rarement sans avoir au préalable trouvé un nouveau poste.
Les nombreuses opportunités d’emplois encouragent les démissions
Depuis la fin de la crise sanitaire, le nombre de démissions a augmenté de façon significative, sans pour autant atteindre les proportions de « grande démission » constatées aux États-Unis. Les opportunités n’ont pas manqué, pour preuve, le volume record d’embauches atteint en 2022 avec 308 300 cadres recrutés. Et en cette rentrée 2023, apec.fr affiche chaque jour plus de 140 000 offres d’emploi cadre à pourvoir et les cadres se déclarent plus mobiles.
Changer de poste, oui, et directement pour un autre
Dans un contexte inflationniste, bénéficier d’une meilleure rémunération fait partie des plus fortes motivations. Et en toute logique, les cadres jouent la sécurité : 9 sur 10 annoncent leur démission après avoir trouvé un nouveau job plus en adéquation avec leurs attentes. Nouvel emploi trouvé, le plus souvent après avoir fait acte de candidature pour 1 cadre sur 2. Il arrive aussi qu’ils sachent saisir une opportunité et que ce nouveau poste leur ait été proposé par un cabinet de recrutement ou directement par une entreprise, c’est le cas pour 36 % d’entre eux. Il est fort à parier qu’il avait dû auparavant activer ou réactiver leur réseau et leur visibilité professionnelle auprès des recruteurs via leur profil Apec, par exemple.
Mais sans s’affranchir de la période de préavis
Seule une part très marginale de cadres (4 %) en est totalement dispensée. Bon nombre doivent assurer la totalité de la période prévue par la convention collective de leur futur ex-employeur. Toutefois, un tiers n’en ont effectué qu’une partie, les managers étant moins nombreux à bénéficier d’une durée de préavis réduite. Leur employeur préférant vraisemblablement mettre à profit cette dizaine de semaines pour préparer le passage de témoin. Pour autant, réduit ne signifie pas très court : la grande majorité a dû rester entre 2 et 3 mois avant que leur nouvel employeur puisse les voir prendre leurs nouvelles fonctions.
Démissionner prend donc du temps
Le temps de décrocher un nouveau poste, le temps de préparer son départ pour qu’il se passe dans les meilleures conditions, pour soi et pour l’entreprise qu’on quitte. Qui sait, peut-être un jour une opportunité s’offrira-t-elle d’y retourner ? Puisque la moitié des cadres comme des entreprises n’excluent pas de renouer un jour le dialogue pour une nouvelle collaboration professionnelle. Alors, autant rester en bons termes avec ses anciens employeurs !
Rédigé par Emmanuelle Papiernik
Source : Apec,
- Comment les cadres démissionnent-ils ? août 2023
- Baromètre, 3e trimestre 2023, août 2023