Faut-il (vraiment) avoir réponse à tout en entretien de recrutement ?
Vous vous êtes préparé pour cet entretien de recrutement: vous savez tout (ou presque) de l’entreprise et du poste à pourvoir, vous avez peaufiné vos réponses… Mais voilà ! le recruteur pose LA question que vous n’attendiez pas. Comment affronter cette difficulté et conserver toutes vos chances d’être choisi ?
Déstabilisé ? Gagnez du temps
« Décrivez une situation où vous vous êtes senti submergé. »
« Quelle est la chose la plus intéressante vous concernant qui ne se trouve pas dans votre CV ? »
« Pensez-vous m’avoir convaincu ? »
Vous n’aviez pas anticipé cette question et elle vous paralyse. Il est pourtant urgent de réfléchir et de trouver l’inspiration en gardant la tête froide. Vous pouvez prendre en note la question pour mieux la mettre à distance, la répéter pour gagner du temps, et même partager votre surprise avec votre recruteur ! Enfin, plutôt que de vous précipiter et risquer de commettre une erreur stratégique, différez la réponse : « Votre question est intéressante et demande réflexion. Pouvons-nous continuer l’entretien et je vous donnerai ma réponse plus tard ? » Gardez à l’esprit que c’est moins l’exactitude de votre réponse qui sera évaluée que votre bonne maîtrise des émotions et en particulier votre résistance au stress, votre sens de l’à-propos, votre capacité à rebondir sur une difficulté. En dernier recours, le mail de remerciement, envoyé dans la journée, peut vous offrir l’occasion de revenir sur le sujet.
Terrain miné ? Répondez en faisant un pas de côté, plutôt que de vous braquer
D’autres questions vous mettent en difficulté car vous sentez qu’elles vous entraînent sur un terrain dangereux. « Pourquoi êtes-vous en recherche d’emploi depuis si longtemps ? » vous paraît menaçante ? Plus vous vous sentez attaqué, plus il est important d’adopter une posture positive et bienveillante. Sans tomber dans le piège de la justification, retournez à votre avantage sa force négative avec une réponse comme celle-ci : « Je ne postule pas tous azimuts, je recherche une parfaite adéquation avec mes compétences, ce qui est le cas avec vous pour ce poste. » Même lorsqu’une question pourtant interdite est posée, il est souvent préférable d’y répondre, sous peine de se mettre en danger et d’être sanctionné par notre silence, notre refus de coopérer. Face à la classique, « Avez-vous des enfants ? » surveillez votre langage non-verbal pour ne rien trahir de votre exaspération – et répondez à l’inquiétude sous-jacente du recruteur. « Oui, j’ai des enfants et j’ai surtout une solution de garde efficace. » Ne donnez pas de détails, n’ouvrez pas la porte à un questionnement plus poussé. Le recruteur sait qu’il n’est pas « dans les clous », il n’ira généralement pas plus loin et vous l’aurez rassuré.
Question trop personnelle ? Recentrez avec douceur et fermeté sur le professionnel !
Ces questions peuvent s’inviter en toute fin d’entretien, sur un ton informel, et il faut évidemment s’en méfier. Beaucoup d’énergie et d’efforts de concentration ont déjà été utilisés et le recruteur vous entraîne sur votre vie privée, ou aborde un sujet d’actualité pour connaître vos opinions. Attention à ne pas baisser la garde et trop en dire… Vous êtes toujours en processus de sélection ! Et par exemple sur une question sur vos centres d’intérêt, n’hésitez pas à souligner les liens avec votre métier « J’aime beaucoup le théâtre : en lire, en voir, parfois en jouer. Cela m’a permis d’améliorer mes prises de paroles en public avec une meilleure gestion de ma respiration, je prends plus le temps de poser ma voix, de soigner ma diction… et je me concentre aussi sur ma gestuelle… » Vous continuez ainsi à marquer des points ! Vous pouvez également tenter un subtil effet « boomerang » : « D’ailleurs, peut-être avons-nous des passions en commun ? »
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A propos de l’auteure
Stéphanie Santa Maria est consultante développement professionnel au centre Apec de La Défense. Après être intervenue auprès des entreprises, elle accompagne aujourd’hui des cadres à toutes les étapes de leurs parcours professionnels. Elle a rejoint l’Apec en 2009 après un DESS en sociologie des organisations et un parcours de dix années sur des fonctions RH à dominante recrutement, dans les secteurs banque, mutuelle, énergie, communication.
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