Missions principales
Analyse du besoin et définition du cadre de l’intervention
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Analyser les besoins du client (interne ou externe) et éventuellement reformuler la demande.
- Définir les objectifs et le cadre de la mission (méthodologie, ressources nécessaires, calendrier de réalisation, coordination de l’intervention, communication).
- Rédiger une proposition d’intervention.
- Négocier et contractualiser la prestation.
Étude de l’existant
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Élaborer des questionnaires d’enquête.
- Écouter et recueillir les besoins des usagers.
- Analyser les situations réelles de travail et recueillir des données sur la base d’entretiens individualisés, d’observations, de mesures d’ambiance (exposition au bruit, ambiance lumineuse), de simulations, de groupes de travail, de chroniques d’activité, de prises de vues (photos, vidéos, enregistrements d’événements).
- Évaluer la nature du risque.
Diagnostic et préconisations
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Élaborer un diagnostic en lien avec d’autres acteurs (médecin du travail, DRH, IPRP…).
- Préconiser des actions de prévention des risques, de gestion, de procédures, des améliorations matérielles, techniques et organisationnelles.
- Définir les modalités de mise en œuvre des solutions retenues.
- Chiffrer le coût financier des changements envisagés et planifier leur déroulement dans le temps.
- Rédiger un rapport.
- Présenter les résultats au comité de direction.
- Négocier avec la direction et/ou les syndicats la mise en place des solutions envisagées.
Accompagnement au changement et suivi des projets
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Accompagner et suivre la mise en œuvre des actions d’amélioration des situations de travail ou de prévention des risques professionnels.
- Former et conseiller les salariés (utilisation du nouveau poste de travail, sur les nouvelles méthodes de travail à adopter, sur les normes existantes…).
- Assurer un suivi auprès des salariés comme des responsables afin d’analyser les répercussions, positives et négatives, des changements apportés.
- Concevoir des indicateurs de suivi (tests utilisateurs, questionnaires de satisfaction, etc.).
- Rédiger et actualiser les procédures, protocoles et consignes générales liés à la prévention des risques professionnels (fiches pratiques, certificats de conformité, documentation réglementaire, gestion des entreprises extérieures…).
- Mettre en place une démarche qualité.
- Réaliser le contenu pédagogique (livret de prévention, guide de bonnes pratiques, modules e-learning, webinaire, etc.) et animer des formations/actions de sensibilisation sur les problématiques de santé au travail.
Veille
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Assurer une veille technologique, scientifique et réglementaire (dernières tendances dans l’entreprise, nouveaux outils, nouveaux modes de travail…).
- Avoir recours à la formation continue pour rester au fait des évolutions du métier d’ergonome.
Communication
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Collaborer à la communication externe auprès d’entreprises, de partenaires institutionnels, d’OPCO, de services de santé au travail, etc. (présentations, réunions de travail et notes de synthèse, publication de rapports et d’articles spécialisés, rédaction d’ouvrages, participation à des débats scientifiques, interventions auprès de la communauté des professionnels et des chercheurs).
- Coordonner, développer les partenariats locaux, animer des réunions d’information et mettre en place des actions de communication.
Activités éventuelles
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Réaliser une expertise, être relais d’information (appui technique aux autres préventeurs, veille dans son domaine, participer à des groupes de travail).
- Effectuer la gestion des équipements dits ergonomiques.
- Développer une démarche commerciale (constitution d’un portefeuille de clients, recherche et de prospection de cibles pertinentes, prise en charge des appels entrants, réponse aux appels d’offres, fidélisation clients et identification de nouvelles offres innovantes).
- Développer une démarche de labellisation ergonomique des postes et situations de travail.
Variabilité des missions
- Une étendue de champs d’intervention
Les domaines d’intervention sont variés. Ils touchent différents champs d’action : les troubles musculo-squelettiques (TMS), l’organisation du travail et de la production, la conception de postes et d’outils de travail, les interfaces homme-machine (IHM), l’assistance à la conduite de projets, les risques psychosociaux (RPS), le maintien dans l’emploi (maladie professionnelle, restrictions médicales, aménagement de poste de travail en situation de handicap prise), les appuis techniques/de conseil pour la commande de matériel ou d’outils, la réorganisation de l’espace de travail, la gestion et le contrôle des EPI, la réduction de la pénibilité et de l’usure au travail….
La majorité des ergonomes sont généralistes. En fonction de l’expérience acquise, ils/elles peuvent se spécialiser dans un secteur d’activité (chaîne de production, hôpital, industrie à risques…) ou sur un champ d’intervention spécifique (handicap, conception d’espaces de travail, IHM, cobotique…). Selon sa spécialisation, l’activité du chef/cheffe de projet ergonomie et prévention des risques professionnels se concentrera plus ou moins sur les processus mentaux et cognitifs, la dimension physique ou les problématiques d’organisation du travail.
- Différents types d’ergonomes
L’ergonome/chef/cheffe de projet ergonomie et prévention des risques professionnels peut travailler sous le statut de salarié ou en libéral.
Il, elle peut exercer son activité au sein d’une grande entreprise (publique ou privée). Il/elle est alors rattaché(e) à divers services : gestion des ressources humaines, service technique, service recherche et développement, méthodes, service marketing.
Il ou elle peut travailler au sein de structures publiques (collectivités locales, ministères…) ou appartenir à un organisme public (type INRS, Anact, Aract, Carsat, MSA, Direccte…).
On le, la trouve également dans les cabinets d’ingénierie (chargé[e] de concevoir de nouvelles machines d’installations) pour les entreprises, dans les organismes de maintien des personnes handicapées dans leur emploi, dans les services de santé au travail (SST), dans les établissements de soin, sanitaires et sociaux (milieu hospitalier, cliniques…).
Certain(e)s pratiquent en tant que consultants/consultantes dans un cabinet de conseil en ergonomie.
Enfin, pour ceux/celles formé(e)s à la recherche, ils/elles peuvent faire partie, en tant qu’enseignants-chercheurs/enseignantes-chercheuses, d’un centre de recherche scientifique (universités, CNRS, Cnam, INRETS, IRSN, INRS, GIS, etc.).
Rattachement hiérarchique
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Directeur/directrice qualité
- Directeur général/directrice générale
- Directeur/directrice des ressources humaines
- Directeur/directrice technique/maîtrise d’ouvrage
- Responsable prévention santé/sécurité au travail
Contexte et facteurs d'évolution du métier
Du grec ergon (« travail ») et nomos (« loi »), l’ergonomie est une discipline scientifique qui étudie l’activité humaine en général et notamment le travail. Elle consiste à adapter le travail à l’homme dans le but de concilier santé et efficacité. L’ergonome est chargé(e) de transformer les situations de travail afin d’améliorer le confort et le bien-être des travailleurs tout en assurant leur productivité.
Le métier d’ergonome est historiquement lié au développement de l’industrie en réponse aux formes d’organisation du travail mises en place et aux conséquences produites sur la santé (par exemple : TMS, maladies professionnelles).
Progressivement, sous l’effet des crises économiques successives, les problématiques de l’ergonomie se sont étendues (stress, souffrance au travail, charge mentale, situations de handicap, burn out…). L’ergonomie possède aujourd’hui des applications dans tous les secteurs d’activité (aéronautique, automobile, banque, télécommunication, hôpital, services, agriculture…).
Depuis quelques années, de nouvelles tâches sont confiées aux ergonomes. Ils/elles sont de plus en plus demandé(e)s pour mener des études sur les comportements clients dans des domaines liés aux produits, comme les applications informatiques et web (par exemple : conception d’interfaces de sites internet, d’outils numériques, adaptation de logiciels aux besoins des utilisateurs).
En perpétuelle évolution, le métier d’ergonome exige de s’adapter en permanence pour faire face aux nouveaux enjeux du monde du travail.
La fonction de chef ou cheffe de projet ergonomie et prévention des risques professionnels nécessite de nombreux déplacements, en dehors de son bureau de rattachement. Au gré des missions confiées, une présence fréquente sur le terrain est requise afin de pouvoir observer les individus en situation réelle de travail et également pour rencontrer les différents acteurs concernés par l’intervention (salariés, encadrement de proximité, direction, CSE, médecins du travail, fournisseurs, clients, architectes, ingénieurs…). Ce métier implique des horaires irréguliers.
Contrairement au titre d’ergonome européen, l’appellation « ergonome » n’est pas protégée en France.