Difficultés de recrutement de cadres : des conséquences souvent lourdes pour les entreprises

Difficultés de recrutement de cadres : des conséquences souvent lourdes pour les entreprises

Publié le 11/05/2023

Revers du dynamisme du marché de l’emploi cadre, les difficultés de recrutement se situent à un niveau élevé. Des entreprises se voient alors contraintes d’abandonner ou de reporter des embauches avec de graves répercussions sur leur l’activité et leur climat social.

Une majorité d’entreprises confrontée à des difficultés de recrutement

Si le marché de de l’emploi cadre a été très dynamique en 2022, cela s’est accompagné de tensions sur de nombreux métiers. Ainsi, près de 6 entreprises sur 10 ayant eu des projets de recrutement de cadres estiment que leurs démarches de recrutement ont été globalement difficiles, voire très difficiles pour près d’une sur cinq. Un constat encore plus marqué parmi les ETI et les grandes entreprises, les entreprises des services à forte valeur ajoutée* et celles de l’industrie. Ces difficultés sont liées avant tout à une pénurie de candidatures pertinentes. Mais près de trois sur dix déclarent qu’il leur est arrivé de n’être convaincues par aucune des personnes reçues en entretien.  

Un marché de plus en plus favorable aux candidats et aux candidates 

Il est vrai que les opportunités sont nombreuses et que dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat les cadres portent une attention encore plus grande à la rémunération proposée mais aussi à leurs conditions de travail. Ils sont donc plus exigeants : 40 % des entreprises déclarent avoir subi des désistements de candidats en cours de processus et 35 % des refus une fois la proposition d’embauche formulée, les obligeant à relancer un nouveau recrutement ou à renoncer à recruter.

Des recrutements abandonnés ou extrêmement longs à finaliser

Ces difficultés se sont même parfois soldées par un abandon du recrutement. Ainsi, plus du quart des entreprises mentionnent avoir renoncé et choisi d’abandonner au moins un recrutement au cours de l’année. Et elles ont été un tiers dans les services à forte valeur ajoutée, secteur qui a les plus forts besoins de compétences cadres. L’abandon en cours de processus est le plus souvent lié à une pénurie de candidats mais pas seulement. Il s’agit aussi parfois d’un manque de visibilité lié au contexte économique, amenant les entreprises à temporiser ou à décaler des recrutements. En conséquence, le délai de recrutement entre la définition/publication du poste à pourvoir et la sélection du candidat embauché peut aller jusqu’à 11 semaines, voire davantage dans certains secteurs.

Des répercussions sur l’activité des entreprises et leur climat social

L’incidence la plus répandue est la surcharge de travail pour les équipes : elle concerne près de 8 entreprises sur 10 subissant des difficultés de recrutement, avec de possibles répercussions sur le climat social interne. Mais ce n’est pas le seul impact, plus d’une entreprise sur trois indique aussi des retards (31 %), une dégradation du travail (36 %), voire un manque à gagner en termes de chiffres d’affaires (38 %). Les petites entreprises sont particulièrement fragilisées et sont plus nombreuses à indiquer souffrir de retards dans la délivrance des commandes et d’une perte de chiffre d’affaires.

* Activités informatiques, ingénierie R&D, conseil, banque assurance, communication média, activités juridiques et comptables.

Source : Apec, Bilan 2022 des difficultés de recrutement de cadres, février 2023