Les jeunes cadres ne rejettent pas le salariat, bien au contraire !
Contrairement à ce que l’on entend parfois, la mort du salariat n’est pas pour demain. Les cadres de moins de 35 ans l’apprécient fortement en particulier pour la sécurité et l’équilibre de vie qu’il procure. Plus ouverts au travail à son compte que leurs aînés, les jeunes cadres attendent surtout une évolution du salariat s’inspirant des « bons côtés » du travail indépendant.
L’attachement des jeunes cadres au salariat repose sur la sécurité qu’il procure
Pas étonnant dans une époque marquée par l’incertitude géopolitique et économique, et une baisse du pouvoir d’achat, que 8 jeunes cadres sur 10 aient une bonne opinion du salariat, une proportion presque aussi élevée que chez les cadres plus âgés. Ils soulignent son caractère protecteur et désignent comme principaux avantages la garantie d’un salaire régulier (60 %), les congés payés (42 %), la protection sociale (40 %) ou encore les avantages sociaux afférents (32 %). Ils sont donc lucides sur la réalité du travail indépendant ou de la création d’entreprise. Autre gros avantage du salariat versus une activité à son compte, il répond, selon eux, à leur attente centrale de mieux concilier sphère personnelle et sphère professionnelle. Il est vrai que nombre d’entre eux font, à cette période de leur vie, face à l’arrivée d’un premier voire d’un deuxième enfant.
Pour autant, les jeunes cadres voient aussi des inconvénients au salariat
Les plus cités sont la nécessité de devoir composer avec une hiérarchie (35 %), le manque de liberté (34 %) ou encore un déficit de reconnaissance (34 %), sans oublier le caractère routinier du salariat. Dès lors, près de quatre jeunes cadres sur dix déclarent qu’ils pourraient renoncer au salariat sous certaines conditions et ils sont 15 % à indiquer qu’ils préféreraient travailler à leur compte (entrepreneuriat, freelancing, activité libérale, etc.). En effet, comparé au salariat, les cadres de moins de 35 ans estiment que le travail à son compte est plus à même de répondre à leurs attentes d’autonomie, de prise d’initiatives et de décisions ou encore de liberté dans l’organisation de leur travail.
Le meilleur des deux mondes
Le travail à son compte apparait parfois comme une alternative séduisante, surtout quand les cadres sont insatisfaits de leur job salarié. Pour autant, pour les deux tiers des jeunes cadres, cette perspective est davantage source de risques que d’opportunités. Et d’ailleurs, les opportunités de salariat n’ont jamais été aussi nombreuses avec un chiffre record de plus de 2 millions d’offres d’emploi cadre en 2022*, et qui ciblent souvent les jeunes cadres. Ils sont donc nombreux à continuer à se projeter dans un emploi salarié, mais en espérant le voir évoluer pour se défaire de ses inconvénients et s’inspirer des « bons côtés », réels ou supposés, du travail indépendant. En toute logique, une flexibilité accrue pour concilier vies personnelle et professionnelle mais aussi de meilleures perspectives en termes de rémunération et de formation, viennent ensuite le fait de bénéficier de plus d’autonomie et de pouvoir participer davantage aux décisions.
*publiées sur apec.fr
Source : Apec, Jeunes cadres et salariat, mars 2023