Les jeunes cadres rêvent-ils vraiment de devenir manager ?
Si ce n’est pas le Graal, devenir manager n’en reste pas moins une étape essentielle dans le plan de carrière de nombreux cadres, une manière d’acquérir plus de responsabilités et d’autonomie, et une meilleure rémunération. Et contrairement à ce qui se dit souvent, les cadres les plus jeunes souhaitent en majorité évoluer vers cette fonction.
L’attrait pour le rôle de manager est lié à l’âge
L’aspiration au management reste importante pour les cadres. Dans la génération des moins de 35 ans , la perspective de devenir manager séduit toujours la majorité de ceux qui ne le sont pas ou pas encore (56 %), une proportion toutefois en recul de 7 points en un an qui interroge sur les motivations et les freins quant à cette perspective de carrière. Les cadres de plus de 35 ans sont moins nombreux à viser cette fonction. Logique, puisque, dans cette catégorie d’âge, ils sont plus nombreux à être déjà managers et, pour ceux qui ne le sont pas, ils peuvent ne l’avoir jamais désiré ou estimer qu’il est désormais trop tard.
Une évolution professionnelle marquante
Pour les plus jeunes cadres, la progression de carrière constitue très nettement le premier motif d’attrait pour le management. Plus globalement, la fonction de manager leur apparaît comme une position plus avantageuse dans l’entreprise, position couplée à une rémunération plus importante. Les contacts avec les autres et les échanges humains sont des dimensions du management valorisées par ces jeunes cadres. L’envie de transmettre des compétences est moins forte que chez leurs aînés, ne possédant pas encore l’expérience nécessaire pour pouvoir vraiment le faire.
Des raisons de ne pas se lancer
Si les raisons de devenir manager sont nombreuses, celles de rejeter cette perspective sont tout aussi variées, au premier rang desquelles le fait de ne pas estimer avoir la personnalité requise. La gestion des individualités au sein d’une équipe, source potentielle de difficultés, est un autre motif puissant de ne pas endosser le rôle de manager. La charge de travail figure comme la troisième de ces exigences dissuasives. Cette charge de travail conséquente découle d’attentes considérées comme trop nombreuses de l’entreprise envers les managers.
Ainsi, pour la majorité des jeunes cadres, le management reste à terme une aspiration. Mais on peut émettre l’hypothèse que la baisse d’attractivité de la fonction managériale découle des exigences de plus en plus fortes liées à la fonction, dans un contexte de développement du travail hybride. Les répercussions de ces exigences sur l’équilibre de vie peuvent aussi entrer en ligne de compte.
Source : Apec, Devenir manager, novembre 2023