Comment négocier votre rémunération en entretien de recrutement
Aborder la question du salaire en entretien de recrutement n’est jamais simple. Peut-être même que, mal à l’aise, vous avez plutôt tendance à éviter la question ou vous vous contenter d’accepter la proposition du recruteur. Pour obtenir la rémunération que vous estimez mériter, il vous faudra vous préparer et affuter vos arguments. Voici nos conseils.
Arrivez préparé : votre valeur sur le marché et fourchette salariale
Difficile de négocier son salaire si vous ne savez pas vraiment combien vous valez sur le marché de l'emploi. Avant d'entamer toute négociation salariale, déterminez précisément la valeur de votre travail, de vos compétences et de vos années d'expérience. Plus vous maîtriserez ces informations, plus vous gagnerez en crédibilité face au recruteur.
Prenez le temps d'analyser les niveaux de salaire correspondant à votre secteur et fonction. N'oubliez pas que la géographie impacte significativement les rémunérations : un poste identique à Paris peut offrir jusqu'à 15-20 % de plus qu'en région. Pour obtenir des informations fiables, consultez :
- Les études et simulateurs de l'Apec actualisés pour 2026
- Les plateformes comme Glassdoor qui compilent les salaires moyens des diplômés par entreprise
- Votre réseau professionnel et associations d'anciens élèves
- Les conventions collectives de votre secteur
Définissez ensuite votre fourchette salariale idéale avec un minimum acceptable et un maximum souhaité. N'oubliez pas que la négociation peut inclure tous les aspects de la rémunération : salaire fixe, bonus, options d'achat d'actions ou avantages complémentaires. Cette flexibilité devient particulièrement précieuse si votre marge de manœuvre sur le salaire de base s'avère limitée.
Choisir le moment idéal pour parler salaire en entretien
Quand le recruteur ouvre la discussion
Attendez que le recruteur aborde en premier la question salariale. Cette approche stratégique vous place en position avantageuse pour négocier. Patientez jusqu'à ce qu'il vous donne un aperçu de la fourchette envisagée, ce qui vous servira de point d'ancrage. Comme le souligne la technique de l'anchoring, avoir une base de référence rend les échanges plus constructifs : « Je comprends que vous proposez entre 45 000 et 50 000 € annuels pour ce poste, avec une part variable de 10 % ? »
Quand c'est à vous d'initier
N'abordez le sujet qu'après avoir valorisé vos compétences et une fois les contours du poste clairement définis. Posez des questions précises pour obtenir un terrain d'entente : « Quelle fourchette salariale avez-vous prévue pour cette responsabilité ? » ou « Quel package de rémunération envisagez-vous, incluant éventuellement tickets restaurant, voiture de fonction ou télétravail ? » Que vous lanciez la discussion ou non, restez ferme sur vos attentes tout en demeurant ouvert au dialogue pour trouver un compromis satisfaisant.
Demandez des précisions sur la rémunération énoncée
Salaire brut, net et avantages en nature
Vous êtes dans le flou ou vous avez des doutes ? N'hésitez pas à demander des précisions complètes sur l'offre salariale. En 2025, la différence entre salaire brut et net représente environ 22-25 % dans le secteur privé. Clarifiez chaque composante de la rémunération pour éviter toute mauvaise surprise.
| Élément | Ce qu'il faut vérifier |
|---|---|
| Salaire brut | Montant annuel et mensuel (sur 12 ou 13 mois) |
| Salaire net | Après déduction des cotisations sociales (environ -23 %) |
| Part variable | Objectifs précis, mode de calcul, plafond éventuel |
| Avantages en nature | Voiture, logement, titres-restaurant, mutuelle |
Prenez votre temps : une fois l'offre reçue, vous n'avez pas besoin de l'accepter immédiatement. Demandez un délai de réflexion raisonnable de 48 heures pour étudier la proposition dans son ensemble. Un simple « j'ai besoin de réfléchir » peut parfois vous permettre d'améliorer l'offre initiale et d'obtenir des conditions plus favorables.
Annoncer une fourchette salariale crédible
Face à une demande explicite sur vos prétentions salariales, gardez votre sang-froid. Privilégiez toujours une approche stratégique en présentant une fourchette plutôt qu'un montant fixe. Le bas de cette fourchette doit représenter votre minimum acceptable, tandis que la borne haute correspond à ce qui vous satisferait pleinement. Cette technique d'anchoring établit un cadre de référence constructif pour la négociation et vous permet de rester flexible tout en affichant votre connaissance du marché.
Avant de vous engager, demandez d'abord au recruteur : « Quelle est la fourchette salariale envisagée pour ce poste ? » Cela vous positionnera avantageusement pour la suite des échanges. Si vous devez néanmoins avancer des chiffres, appuyez vos prétentions sur des arguments concrets en citant les sources qui légitiment votre demande, comme les enquêtes de l'Apec ou les simulateurs de salaire actualisés en 2025.
Phrases pour négocier son salaire
Voici des formulations efficaces pour engager la discussion :
- « D'après mes recherches sur le simulateur Apec, la fourchette pour ce poste se situe entre X et Y euros selon mon profil et mes compétences. »
- « Je serais à l'aise avec une rémunération comprise entre X et Y euros, ce qui reflète ma valeur ajoutée et mon expertise dans ce domaine. »
- « Compte tenu de mon expérience et des responsabilités du poste, je recherche une rémunération dans cette fourchette, mais reste ouvert à discuter de l'ensemble du package. »
Le salaire est inférieur à ce que vous souhaitez : formuler une contre-proposition
Ne cédez pas sans avoir argumenté. Prouvez par les faits que vous valez bien ce que vous demandez. Préparez une contre-proposition chiffrée, appuyée de solides arguments qui mettent en avant votre valeur ajoutée pour l'entreprise. Revenez sur certains points évoqués au cours de l'entretien, puis développez vos arguments sur vos compétences et sur des projets que vous avez menés à bien en adéquation avec le poste.
Si le recruteur reste inflexible sur le salaire fixe, proposez une clause de revue salariale après 6 ou 12 mois. Cela vous permettra de démontrer votre valeur et de renégocier une augmentation de salaire après avoir fait vos preuves.
Alternatives à la hausse de fixe
Si l'entreprise ne peut pas répondre favorablement à votre demande d'augmentation du salaire fixe, explorez d'autres composantes de la rémunération globale :
- Bonus liés à la performance ou à l'atteinte d'objectifs
- Télétravail (économies sur les frais de transport)
- Tickets restaurant ou carte déjeuner
- Voiture de fonction ou indemnités kilométriques
- Formation et développement des compétences
N'hésitez pas à formuler une contre-proposition écrite qui reprend l'ensemble de ces éléments !
Article rédigé par J.Bordier
Pour aller plus loin
- Un profil Apec performant pour être repéré par les recruteurs
- Comment gérer les questions interdites en entretien de recrutement ?
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