Salarié·es aidant·es, quels sont les dispositifs pour vous accompagner ?
Peut-être connaissez vous des collègues dans cette situation ou l’êtes-vous, vous-même : salarié·e aidant·e auprès de proches en perte d'autonomie. En France, entre 8 et 11 millions de personnes se dévouent bénévolement pour accompagner leurs proches en butte à l'âge, au handicap ou à une maladie chronique. Parmi ces personnes , près de 60 % sont des femmes, jonglant habilement entre leurs responsabilités professionnelles et leur engagement personnel. Cette réalité, déjà prégnante, est appelée à s'accentuer avec la transition démographique en cours. D'ici 2030, une personne active sur 4 sera un ou une aidante familiale, selon les estimations de la Drees. Voici un tour d’horizon des dispositifs qui existent déjà, ou qui peuvent être mis en place, pour faciliter leur quotidien au travail.
Les dispositifs institutionnels
- Le congé de « proche aidant » rémunéré peut être octroyé aux salarié·es ayant au moins un an d’ancienneté sous certaines conditions. S’il ne peut excéder une durée d’un an pour l’ensemble de la carrière, il peut cependant être transformé en période d’activité à temps partiel ou fractionné.
- Un droit au répit pour proche aidant assure le financement d’un hébergement temporaire pour la personne aidée, dans la limite de 500 € par an.
- Depuis 2018, le don de congés payés permet également à un ou une salariée de renoncer à des jours de repos pour en faire don à un ou une collègue « proche aidante ».
- Enfin, le congé de présence parentale et le congé de solidarité familiale peuvent être mobilisés en cas d’urgence, mais ne sont pas rémunérés. L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) peut être perçue sous certaines conditions en faisant la demande auprès de la Caf, ou bien l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (AJAP) en prenant contact avec le Centre national des demandes d’allocations (Cnajap).
L’importance d’aborder le sujet en entreprise
Favoriser la prise de conscience
Souvent assimilée à un second métier, la situation de salarié·e aidant·e implique une double charge qui peut affecter la santé physique et mentale, la qualité de vie au travail, les performances. Selon une étude réalisée par l’Institut Viavoice pour l’OCIRP en 2023, seulement 25 % des salarié·es aidant·es osent informer leur employeur de leur situation. Il est pourtant essentiel de libérer la parole sur le sujet. Il y a d’ailleurs de fortes chances que d’autres personnes parmi vos collègues soient concernées. Cela peut être l’occasion de créer un groupe de parole pour se soutenir entre aidant·es ou de se rapprocher d’organisations comme l’Association française des aidants.
Solliciter votre direction
Vous pouvez solliciter votre direction pour aider à sensibiliser plus largement. Elle peut par exemple organiser une réunion d’information sur le don de congés payés avec l’ensemble des équipes ou nommer un·e salarié·e référent·e.
Contacter votre comité social et économique (CSE)
Si vous avez un CSE, il peut être utile d’informer ses membres sur le don de chèques emploi-service universels (CESU) préfinancés au titre des activités sociales et culturelles. Ils peuvent être d’une aide précieuse pour soulager un quotidien déjà surchargé.
Demander un aménagement de votre temps de travail
Si vous êtes aidant·e, vous pouvez ouvrir la discussion avec votre manager et lui demander d’aménager votre temps de travail pour avoir plus de flexibilité sur vos horaires, recourir davantage au travail à distance ou bénéficier d’horaires spécifiques. Cela vous permettra d’envisager plus sereinement votre carrière dans l’entreprise, tout en gardant les dossiers qui vous tiennent à cœur et en restant éligible aux promotions et formations.
Vous avez beaucoup à apporter. Cette situation particulière vous amène aussi à développer des compétences transverses – qu’il s’agisse de gérer un budget ou des dossiers administratifs, de négocier, de coordonner une équipe, etc. – qui sont autant de richesses pour votre employeur.