Réussir sa période d'essai après une longue pause

Réussir sa période d'essai après une longue pause
Isabelle Bertrand

Publié le 29/01/2025
par Isabelle Bertrand

Reprendre une activité professionnelle après une longue période d’inactivité n’est jamais anodin. Que ce soit après un burn out, un licenciement ou une période de réflexion, le retour dans le monde du travail peut susciter des appréhensions. La période d’essai, souvent perçue comme une source de stress, peut pourtant être une formidable opportunité. C’est un moment privilégié pour évaluer non seulement vos capacités d’adaptation, mais aussi la pertinence de ce nouveau poste dans votre projet professionnel. En apprenant à écouter vos ressentis et à observer votre nouvel environnement, vous pouvez transformer cette phase d’ajustement en un levier de confiance et de prise de décision éclairée.

Prenez le temps d’apprécier la situation

Les cadres qui connaissent une longue période d’inactivité n’ont généralement pas navigué sur un long fleuve tranquille. Burn out, licenciement, voire harcèlement : leur dernier poste a pu être particulièrement traumatisant, et la rupture parfois brutale. Après une longue période d’inactivité – souvent synonyme d’introspection –, retourner en entreprise est donc tout sauf évident. Mais après la phase de questionnements que vous avez probablement connue, vous savez bien souvent ce que vous attendez de cette nouvelle expérience professionnelle. Et vous savez également… ce que vous souhaitez absolument ne plus vivre en entreprise. 

Pour preuve, j’ai récemment accompagné une cadre ayant suivi notre programme Apec « Nouveaux Horizons ». Elle a choisi de prolonger sa période d’essai afin de mieux appréhender les enjeux de son poste et mieux cerner la culture de l’entreprise. En quête d’une expérience professionnelle riche de sens, elle souhaitait s’assurer que cette opportunité correspondait pleinement à ses aspirations et à ses valeurs, sans laisser de place à l’erreur.

Quelques indicateurs clés à observer

La période d’essai va vous donner l’opportunité d’analyser votre nouvel environnement de travail et de rester attentif ou attentive à ce qui s’y déroule. Quelle est l’ambiance générale au quotidien? Et lors des réunions ? Avez-vous bénéficié d’un plan d’accueil pour faciliter votre intégration et votre prise de poste ? Ressentez-vous un bon feeling avec votre manager ? Prenez aussi le temps d’évaluer les relations dans l’équipe. Vous sentez-vous à l’aise avec vos collègues ? Enfin, renseignez-vous également sur l’historique de votre poste : pourquoi votre prédécesseur est-il parti ?

Les dossiers et les tâches s’accumulent rapidement sur votre bureau ? Là encore, ce sera un indicateur intéressant pour savoir si le rythme et la charge inhérente au poste vous correspondent. Posez rapidement des limites à votre manager si vous considérez que l’on vous en demande trop, trop vite. Lors d’une période d’essai, il n’est pas question d’être opérationnel en 48 h et d’avoir un rythme soutenu d’emblée. 

A contrario, vous pouvez également avoir le sentiment de vous ennuyer dans ce nouveau poste. Ce qui constitue une autre information à ne pas négliger.

Demandez du feedback

Certains cadres ont tendance à oublier que si le manager les observe, vous… l’observez également ! Lors de la période d’essai, vous faites jeu égal avec l’entreprise. Soyez proactif, n’hésitez pas à solliciter un échange avec votre manager après 2 à 3 semaines. Chacune des parties exprimera si ses attentes sont satisfaites. De quoi procéder à certains ajustements, se rassurer, et parfois même lever des malentendus. Car gardez en tête que certains ressentis peuvent aussi être erronés. 

Un cadre accompagné lors de sa période d’essai m’a fait part de ses doutes. Il ne se sentait pas à la hauteur, se demandait s’il faisait bien. J’ai compris que ses interrogations étaient le fruit de ses angoisses liées à un burn-out passé. Je l’ai encouragé à parler avec son manager. Il s’avère que l’entreprise était très satisfaite de lui !


Vous l’aurez compris, la période d’essai constitue avant tout un moment au cours duquel vous allez répondre à des questions essentielles. Est-ce que ce poste correspond à mes attentes ? Est-ce que j’aime ce que je fais ? Ai-je envie de me lever le matin pour travailler dans cette entreprise ? Cette entreprise est-elle la bonne pour moi ? Écoutez-vous ! Au fond, vous savez. 

 

À propos de l’auteure : 

Isabelle Bertrand est consultante en développement professionnel à l’Apec depuis 19 ans au centre Apec de Dijon. Elle accompagne les jeunes diplômé.es et les cadres dans la gestion de leur carrière : techniques de recherche d’emploi, projet de reconversion, évolution professionnelle, formation. Passionnée par les relations humaines, Isabelle conseille les cadres dans toutes les étapes de leur parcours professionnel.
 

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