Ces cadres qui ont sauté le pas et sont devenus freelances

Un choix souvent lié à des frustrations professionnelles

Le développement du freelancing s'est développé à partir de la loi de 2008 qui crée le statut d'autoentrepreneur. Dans une société où le chômage est en train de repartir à la hausse après le point bas de 2005, beaucoup de cadres cherchent à échapper au manque d'autonomie, aux hiérarchies trop verticales ou à l'absence de reconnaissance dans leur entreprise.
La transition vers une activité indépendante devient alors une réponse concrète à ces insatisfactions. Les cadres aspirent à retrouver plus de sens dans leur vie professionnelle et à exercer un contrôle direct sur leurs choix de carrière. Cette quête d'épanouissement les pousse vers un statut offrant plus de diversité des missions et une meilleure adéquation entre leurs compétences et leurs aspirations.
Qu’elle découle d’un projet mûrement réfléchi, d’une opportunité ou relève d’un choix par défaut, la décision de devenir freelance reste donc fortement lié à des motivations personnelles et en particulier à la recherche d’un nouveau rapport au travail. Il s’agit le plus souvent d’un mélange de réflexions sur la carrière, d’usure liée aux conditions de travail salariées et de changements personnels qui rendent ce saut professionnel à la fois possible et nécessaire.

Une liberté ressentie sur de nombreux aspects

L’expérience des freelances confirme la liberté souvent associée à ce statut, tant dans l’organisation du temps de travail que dans la possibilité de se focaliser sur les missions et les tâches jugées intéressantes. Ils témoignent ainsi d’une souplesse accrue par rapport à leur ancienne activité dans l’organisation de leur temps de travail et dans la gestion de leurs horaires, cette marge de manœuvre leur permettant d’adapter leur emploi du temps à leurs contraintes personnelles ou familiales. Ils disposent d’une plus grande liberté dans le choix de leurs missions, pouvant aller jusqu’à en refuser certaines ou les arrêter en cours de route.
En miroir de cette liberté ressentie, les freelances cadres font état de diverses difficultés liées à l’instabilité de leur activité qui peuvent avoir de lourds retentissements sur la vie privée : insécurité financière, journées de travail longues ou morcelées, charge mentale liée au cadre social et légal du statut juridique.

Le retour au salariat, une option si les contraintes deviennent trop pesantes

Les avantages du freelancing prennent souvent le pas sur les inconvénients pour les freelances cadres qui n’imaginent revenir au salariat qu’en cas d’impasse financière. Dans les faits, le retour au salariat, que ce soit de façon durable ou temporaire, répond le plus souvent à un besoin de stabilité financière, généralement associé à un projet ou à un changement personnel (achat immobilier, séparation, etc.). Aux yeux des freelances, les compétences tant techniques que relationnelles acquises en tant qu’indépendant constituent une valeur ajoutée en entreprise. Ils pourront toutefois avoir à dissiper d’éventuelles réticences des recruteurs à embaucher un cadre au parcours atypique.

Se lancer dans le freelancing ou en sortir, comment l'Apec peut vous accompagner dans votre évolution professionnelle ? 

Aux cadres expérimentés  qui souhaiteraient donner une nouvelle orientation à leur dernière partie de carrière, l’Apec propose l’atelier Oser explorer d'autres formes d'emploi afin de découvrir les alternatives au salariat telles que le freelancing et d’en évaluer les avantages et les inconvénients.

A ceux et celles qui souhaitent sortir du freelancing et reprendre une activité salariée, les consultants et consultantes de l'Apec vous accompagnent gratuitement dans cette transition professionnelle. Cet accompagnement personnalisé prend en compte les spécificités du parcours freelance et aide à valoriser l'expérience acquise en tant qu'indépendant et vous permet de bénéficier de conseils pratiques pour réussir ce retour au salariat.

Source : Apec, Devenir freelance, décembre 2025

Le freelancing cadre : quelle réalité ? 

440 000 personnes exercent des métiers de cadres en freelance. Ces freelances cadres peuvent être définis comme des travailleurs à leur compte dans des métiers qui peuvent aussi bien s’exercer en entreprise en tant que salarié au statut de cadre. Ils travaillent principalement dans la communication-création (29 %) et l’informatique (23 %). Il est intéressant de noter que dans 4 fonctions cadres 
Il n’existe pas de profil type du freelance cadre, même si les séniors (55 ans ou plus) sont surreprésentés par rapport aux cadres salariés (24 % versus 16 %). Compréhensible quand on sait qu’avoir une solide expérience professionnelle est un atout et que par ailleurs, les entreprises ont peu d’appétence pour les cadres séniors.