Parentalité et travail : une difficile conciliation, surtout pour les mères

Parentalité et travail : une difficile conciliation, surtout pour les mères

Publié le 04/09/2025

En cette période de rentrée scolaire, une étude de l’Apec a mesuré l’incidence de la parentalité sur le quotidien comme sur les évolutions professionnelles des cadres. Pas de surprise, les mères restent les plus impactées.

Les pères comme les mères rencontrent des difficultés 

On parle souvent d’équilibre vie pro-vie perso chez les cadres. Ajouter le fait d’être parent dans la balance complique encore plus la situation. Pour preuve, près de 4 cadres parents sur 10 rencontrent des difficultés pour tout concilier, contre 3 sur 10 pour les cadres sans enfants. Et il y a peu de différences entre les pères et les mères sur ce constat. Par exemple, leur charge parentale les empêche d’assister à des réunions, etc. et en même temps, ils avouent renoncer à des sorties, à s’octroyer du temps pour eux, voire repousser parfois ad vitam des RDV médicaux. 

Dans les faits les mères sont les plus impactées 

Bien que les mentalités évoluent, avec des avancées comme le congé « paternité » de 28 jours, dans les faits ce sont bien les mères qui assurent le plus les tâches quotidiennes liées aux enfants. Par exemple, elles sont 55 % à s’occuper des RDV médicaux contre 22 % pour les pères. Idem lors qu’un enfant est malade, situation non planifiable, où le taux est de 50 % pour les mères et 18% pour les pères. La flexibilité du travail inhérente au travail des cadres est donc plus mobilisées par les mères, mais cela n’est pas sans conséquences, y compris sur leur santé. 62% de mères souffrent d’un sentiment d’épuisement professionnel (+ 9 points par rapport aux pères et + 6 points par rapport aux femmes cadres sans enfants). 

Parentalité et travail des cadres.png

Le télétravail est un plus mais pas la solution miracle

52% des mères estiment que le télétravail a beaucoup amélioré leur équilibre de vie contre 43 % des pères car le travail distanciel leur permet mieux de répondre à leurs contraintes familiales (déposer ou récupérer les enfants, garder les enfants malades, etc.). Pour autant, on peut se demander s’il ne renforce pas les inégalités de genre au sein des foyers. Dans une étude EIGE de 2024, 68 % des femmes indiquent consacrer du temps à la cuisine et/ou au ménage tous les jours, contre seulement 43 % des hommes, et celle du CCET met en lumière comment le télétravail accentue les inégalités de genre en rendant les femmes plus disponibles du point de vue domestique. De même, en 2023, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) alertait sur le fait que les femmes subissent de nombreuses inégalités au sein des foyers qui peuvent être amplifiées par le recours au télétravail. 

Au quotidien, on le voit, la vie personnelle et professionnelle des cadres est impactée par les enfants au sein d’un foyer. Et in fine, et nous n’en avons pas toujours conscience, ce sont bien les évolutions professionnelles qui sont ralenties : 3 cadres parents sur 10 déclarent avoir raté des opportunités professionnelles et des promotions en raison de leur obligations parentales. 

Article rédigé par Emmanuelle Papiernik

Sources : 
Apec, La parentalité chez les cadres, une conciliation sous tension, surtout pour les mères, septembre 2025

Pour en savoir plus, consulter les principaux résultats en infographie


CCET (Centre d'études de l'emploi et du travail/CNAM) : Le télétravail facilite-t-il vraiment l'articulation des temps sociaux, octobre 2024 
HCE, Pour une mise en œuvre du télétravail soucieuse de l’égalité entre les femmes et les homme, février 2023