Décarbonation : quelles sont les compétences cadres recherchées par les entreprises ?

Décarbonation : quelles sont les compétences cadres recherchées par les entreprises ?

Publié le 18/12/2025

Dix dans après l’accord de Paris, et alors que l’urgence climatique est plus forte que jamais, la transition vers une économie décarbonée implique des évolutions et des adaptations importantes des compétences cadres et ce, dans tous les secteurs d’activité. C’est ce que révèle une étude de l’Apec qui vient de paraître.

Les cadres, détenteurs de compétences clés pour la décarbonation

Introduite par la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV), la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) donne les orientations à mettre en œuvre en matière de décarbonation en France pour réduire ou empêcher les émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO₂). Pour réussir le défi de la décarbonation, les enjeux d’emplois et de compétences sont centraux. Les impacts en nombre d’emploi sont plus importants pour l’ensemble des salariés, où la décarbonation pourrait générer la création de près de 200 000 emplois d’ici 2030 que pour les cadres : ce serait un peu moins de 32 000 postes. L’enjeu pour les cadres et pour les entreprises qui les emploient est celui des nouvelles expertises indispensables pour atteindre les objectifs. Que ce soit pour initier la transformation des modèles productifs ou pour concevoir et mettre en place des techniques et méthodes de production moins énergivores et plus soutenables, la course aux « compétences vertes » est déjà lancée, particulièrement dans les transports, l’énergie, la construction et l’industrie.

Les entreprises en quête de compétences vertes techniques

Les entreprises ont besoin de compétences techniques particulières pour engager leur décarbonation. Ces compétences que l’on peut qualifier de « vertes » dès lors qu’elles ont une finalité environnementale, sont très hétérogènes. Elles vont des biotechnologies à l’écoconception, en passant par la connaissance des réglementations énergétiques ou des problématiques climatiques, par exemple. Elles ne se limitent pas aux métiers à finalité environnementale (ou dits métiers verts) et concernent d’autres types de métiers, comme ceux dits « stratégiques » pour réussir la décarbonation de l’économie. Parmi ces métiers, on peut citer ceux de l’ingénierie d’affaires dans l’industrie et le BTP, ainsi que ceux de la maintenance industrielle. L’impact sur le marché de l’emploi des cadres se voit déjà : 23 % des offres d’emploi cadre publiées sur apec.fr en 2024 pour des métiers stratégiques exigeaient des compétences vertes. C’est 8 points de plus qu’en 2019.

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Connaître les enjeux de la transition écologique et les réglementations associées

De plus en plus les entreprises attendent des cadres qu’ils possèdent une bonne compréhension des enjeux de la transition écologique et énergétique ainsi que des concepts associés : changement climatique, gaz à effet de serre, empreinte carbone, etc. De manière connexe, une maîtrise des normes et réglementations afférentes peut être demandée (Code de l’environnement, réglementations thermiques, par exemple). Les entreprises sont aussi de plus en plus demandeuses de compétences en management environnemental, comme la capacité à élaborer des reportings extrafinanciers (DPEF puis CSRD3), la réalisation de bilans carbone ou la mise en œuvre de politiques d’achats durables. Dans ce contexte, entreprises comme cadres sont confrontés à la recherche de formations initiale et continue en adéquation avec les enjeux environnementaux et de développement durable. 

Comment l’Apec accompagne les cadres et les entreprises ?

Afin de développer leurs compétences durables, l’Apec propose aux cadres et aux jeunes diplômés l’atelier Agir pour des métiers et des entreprises plus durables. Il les aidera à comprendre l'impact de la transition écologique sur leur métier et leur secteur, à identifier les compétences écoresponsables pertinentes pour leur poste et à les valoriser auprès de leur employeur ou dans leur CV lors d’une recherche d’emploi.
L’Apec propose aux RH et aux recruteurs l’atelier Agir pour des métiers et des entreprises plus durables, afin de renforcez leurs compétences pour intégrer pleinement les enjeux écologiques dans leurs pratiques RH, identifier les métiers et compétences vertes essentiels à leurs futurs recrutements et valoriser leurs engagements environnementaux dans leur marque employeur pour attirer des talents motivés et engagés.
Elle publie aussi chaque année, son baromètre des métiers cadres verts et emploi cadre, la dernière édition est parue début décembre. On y apprend que si les métiers verts ne représentent aujourd’hui qu’une faible part des opportunités professionnelles proposées aux cadres, cette proportion augmente. En 6 ans, les offres d’emploi cadre pour des métiers verts ont augmenté de 43 % et plus de 70 000 cadres exercent un métier vert dans le secteur privé.

Source : Apec, Les cadres au cœur de la décarbonation, décembre 2025
 
Compétences vertes : de quoi s’agit-il ?
Les compétences vertes correspondent à l’ensemble des qualifications, des aptitudes et des savoir-faire qui contribuent à la protection de l’environnement et à la transition écologique. Elles sont à la fois techniques (faire un bilan carbone, savoir installer des panneaux solaires, maîtriser les normes réglementaires, connaître le droit de l’environnement, etc.) - et transversales (capacité d’analyse, de planification, d’adaptation, etc.).

Qu’est-ce que la Stratégie Nationale Bas-Carbone ?
Feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique, elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court et moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français et des Françaises. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.

Article rédigé par Emmanuelle Papiernik