Missions principales
Conception, mise en œuvre et organisation d’un projet médical
- Élaborer un projet paramédical, dans le cadre du projet de soins pour une ou plusieurs unités, voire un service, en cohérence avec le projet de service ou d’établissement.
- Établir les objectifs du service.
- Organiser le séjour des patients et leur projet de soins.
Animation et encadrement des équipes
- Gérer le personnel de l’unité ou du service en veillant à ce que les effectifs soient en adéquation avec les besoins du service ou des unités de soins.
- S’assurer de la capacité de fonctionnement de l’unité ou du service compte tenu des effectifs disponibles.
- Assurer la gestion des équipes au quotidien : temps de travail, absences, périodes de repos et congés dans le respect de la législation et intégrer les données dans les outils de gestion des temps.
- Adapter les ressources humaines et gérer les compétences en fonction des caractéristiques des patients et des actes de soins paramédicaux pratiqués.
- Apporter un appui technique ou psychologique au personnel placé sous sa responsabilité.
- Transmettre l’information entre la direction des soins et les équipes.
Organisation des actes de soins et paramédicaux, gestion, coordination et planification de l’activité
- Organiser le travail au sein de l’équipe : analyser les besoins du service, programmer les activités hebdomadaires et journalières.
- Transmettre les prescriptions médicales aux équipes et superviser les transmissions.
- Veiller à la mise en place et à la bonne tenue du dossier de soins. Participer le cas échéant au développement de nouveaux outils de gestion et de soins des patients.
- Optimiser le fonctionnement du service.
- Organiser les moyens matériels : recenser les besoins, identifier les demandes et répartir les moyens matériels au sein de l’unité ou du service.
- Gérer un budget pour les achats de matériels courants.
Contrôle et évaluation de la qualité des activités du service
- Contrôler la qualité des activités de soins et paramédicales du service.
- Garantir la sécurité des patients dans le cadre des activités de soins.
- Veiller au respect des protocoles d’hygiène et de sécurité.
- Veiller au confort des patients et au respect de l’éthique des soins infirmiers.
- Favoriser l’amélioration continue de la qualité dans le service : droits et information du patient, organisation de la prise en charge des patients, amélioration des pratiques professionnelles, surveillance et prévention des risques infectieux, vigilance sanitaire, individualisation des soins, etc.
- S’assurer du bon fonctionnement des installations et du matériel, assurer le suivi des prestations de maintenance.
Formation, développement et transfert des compétences
- Accueillir les stagiaires, organiser leur encadrement et leur formation.
- Évaluer les compétences des équipes.
- Participer à l’intégration et à l’encadrement des nouveaux personnels et stagiaires.
- Identifier les besoins de formation des personnels et participer à leur formation en adéquation avec le projet de soins.
- Adapter les pratiques professionnelles au projet médical d’établissement.
- Être référent pour un domaine donné, c’est-à-dire recenser les besoins, coordonner les actions veillant à l’amélioration de la qualité des prestations et « capitaliser » les bonnes pratiques, puis favoriser leur diffusion dans l’unité de soins ou le service (exemple : référent hygiène, douleur…).
- Développer une veille sur son activité et/ou son domaine d’expertise afin d’assurer l’évolution de ses compétences.
Coordination des activités avec les autres services
- Coordonner les activités et les projets paramédicaux en collaboration avec le responsable médical.
- Gérer les plannings des personnels en liaison éventuelle avec ceux des autres services paramédicaux.
- Veiller à la coordination des soins en amont et en aval pour garantir la continuité des soins.
- Participer aux réunions de service et de coordination des soins.
- Participer aux démarches de certification (V2015…).
- Participer aux commissions et groupes de travail transversaux (CLIN, commission des soins infirmiers, gestion des risques, cellules d’identitovigilance, etc.).
Activités éventuelles
- Intervenir dans un institut de formation en soins infirmiers ou dans une école paramédicale.
- Participer à des jurys de sélection ou d’examens.
- Participer à différents réseaux de soins ou paramédicaux.
- Exercer des activités cliniques ou de soins à temps partiel dans son domaine initial de formation.
Variabilité des missions
Les activités du cadre de santé peuvent varier selon…
La spécialité médicale de l’unité ou du service :
- Les cadres rééducateurs encadrent généralement des équipes pluridisciplinaires qui peuvent être composées de masseurs kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, d’orthophonistes, d’éducateurs sportifs et d’aides-soignants.
- Un cadre de santé responsable d’une équipe médicotechnique doit avoir une expertise dans la connaissance des techniques, des matériels et des actes spécifiques à ce domaine d’activité.
Le type et la taille d’établissement :
Les activités varient ensuite selon le type (MCO, SSR…), le statut (public, privé) et la taille d’établissement. L’organisation de l’activité est plus ou moins complexe selon l’importance des activités programmées, le positionnement du service dans la chaîne des soins, la durée du séjour, l’accueil ou non de patients provenant d’autres établissements.
La période d’exercice jour ou nuit :
Un cadre de santé de jour aura un périmètre plus élargi qu’un cadre de santé de nuit qui aura pour principales missions la gestion et l’encadrement de l’équipe de nuit, parfois de l’équipe suppléante de jour.
Rattachement hiérarchique
- Directeur des soins
- Cadre supérieur de santé
- Cadre de pôle
- Cadre paramédical de pôle
- Directeur d’établissement
Contexte et facteurs d’évolution du métier
Le contexte économique et budgétaire de plus en plus tendu dans le secteur sanitaire a un impact direct sur le quotidien des cadres de santé. Ces derniers doivent mettre en œuvre des modes d’organisation toujours plus efficients afin d’optimiser à leur niveau les ressources de l’hôpital, tout en améliorant la sécurité et la qualité des soins.
Cela passe notamment par une gestion très précise de l’occupation des lits et de la durée des séjours hospitaliers.
Le développement de l’hospitalisation partielle et la réduction de l’hospitalisation complète impliquent également la mise en place de nouvelles organisation, mais aussi un accompagnement des équipes soignantes par le cadre de proximité dans cette nouvelle manière d’exercer le soin, plus brève et plus limitée dans le temps.
À ce contexte déjà tendu, s’ajoutent des difficultés de recrutement sur les postes de cadres de santé et une certaine pénurie de candidats. En effet, la rupture avec le soin lorsque l’on devient cadre de santé, rend l’orientation vers cette fonction moins attractive aux yeux de certains professionnels paramédicaux.
Par ailleurs, la mission de formation des cadres de santé s’est vue renforcée à la suite de la réforme des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) et de l’universitarisation de la formation. La formation pratique est désormais totalement assurée par l’établissement d’accueil, tandis que les IFSI ont en charge la formation théorique. Auparavant, l’évaluation pratique des étudiants infirmiers avait lieu lors de mises en situation professionnelle co-évaluées par le cadre formateur et l’équipe soignante. Pour réaliser cette mission, les cadres de santé ont dû s’approprier les nouveaux outils d’évaluation des étudiants, comme le portfolio qui permet de consigner les compétences professionnelles développées par l’étudiant.
La réingénierie du diplôme de cadre de santé et son inscription dans le système européen LMD semblent également prévues, en revanche, des interrogations demeurent quant au niveau de diplôme qui sera délivré, sachant qu’actuellement, le diplôme de cadre de santé correspond à un niveau master I.