"Le réseau : clé de l'insertion professionnelle pour les docteurs" Aurélie Jean

Publié le 11/02/2025

Un réseau professionnel étendu peut ouvrir des portes vers de nouvelles opportunités de carrière, qu'il s'agisse de postes universitaires, de collaborations internationales ou d'offres d'emploi . Aurélie Jean, docteure en sciences, entrepreneure et autrice, partage son parcours et les leçons apprises sur l'importance des mentors et de l'utilisation des réseaux sociaux pour étendre son influence au-delà des frontières académiques. Découvrez comment transformer des relations en opportunités concrètes, en suivant ses conseils avisés pour naviguer dans le monde professionnel d'aujourd'hui.

Quelles stratégies avez-vous mises en œuvre au début de votre carrière pour vous faire connaître dans votre domaine de recherche ?

Aurélie Jean : En 2009 quand j’ai soutenu ma thèse, je n’avais aucunement de stratégie pour faire connaître mes travaux de recherche. Pour être honnête, à mon époque, on ne vous apprennait pas à le faire (peut-être que cela a changé aujourd’hui). C’est mon directeur de recherche aux USA durant mon post-doc, le Prof. George Engelmayr, qui m’a appris dès 2009 à communiquer, raconter mon travail, parler en conférence…. À construire un storytelling pertinent, solide et embarquant l’auditoire pour permettre de communiquer largement sur mes travaux, déclencher des collaborations, et inspirer les prochaines générations.

Comment avez-vous abordé les aspects sociaux du réseautage académique, tels que la collaboration avec d'autres chercheurs et la participation à des conférences ou séminaires spécialisés

J’ai été élevée - à tort certainement - dans l’idée que le seul le travail comptait, sans qu’on ne m’ait jamais parlé de construire un réseau. À mon époque, la notion de réseau et son importance dans une carrière, était transmise principalement par les familles. Aujourd’hui, on est bien plus éclairés sur ces sujets et d’une certaine manière les réseaux sociaux ont changé la donne nous permettant de nous connecter plus facilment aux autres. Encore une fois, c’est le Prof. George Engelmayer, puis mes autres directeurs de recherche dont le Prof. Raul Radovitzky et le Prof. John Joannopoulos, qui m'a appris à comprendre les bénéfices d’un réseau, les avantages à l’ouvrir aux autres, et la facon de le construire. J’ai commencé à construire un réseau assez tard, vers 30 ans, mais je me suis bien rattrapée… (rires…) ! J’ai aussi beaucoup utilisé les réseaux sociaux comme Instagram, Linkedin ou Twitter (aujourd’hui X) pour arriver à atteindre certaine personnes, à leur parler… et ca a marché plein de fois !

Quelles plateformes (réseaux sociaux académiques, journaux, conférences, etc.) trouvez-vous les plus efficaces pour donner de la visibilité à vos recherches aujourd'hui, et comment les utilisez-vous ?

Notre travail de recherche au sein de notre startup INFRA n’est pas encore publiable mais je publie quelques travaux sur la gouvernance algorithmique que je conduis entre autre sous la direction du Prof. Mark Esposito. Je communique sur les réseaux sociaux tels que Instagram et Linkedin, et je m’assure que les articles sont répertoriés sur mon Google Scholar. N’étant plus chercheuse académique depuis 2016 je n’ai pas besoin pour ma carrière de publier autant mais le peu que je publie je le communique autant que possible. Les conférences - et leur plateforme - sont aussi très importantes pour se faire connaitre, faire connaitre ses travaux et découvrir d’autres talents. 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chercheurs pour bâtir un réseau robuste et étendre la portée de leurs publications ?

De ne pas hésiter à faire connaitre ses travaux de recherche auprès du grand public car cela permet d’apprendre à “se vendre” (dans le sens noble du terme) et à parler avec des mots simples (mais pas simplistes) de ses travaux. C’est aussi par le grand public qu’on peut se faire connaitre et que d’autres chercheurs nous contactent. J’ai pu découvrir de nombreux scientifiques et leurs travaux via les réseaux sociaux. Certains ont même des chaines youtube ou un podcast… j’adore ! D’un point de vue pratique, j’ai toujours pensé qu’il fallait apprendre aussi à parler à tout le monde de ses travaux, car cela vous aidera le jour où vous devrez écrire une proposition de recherche pour un financement par exemple, qui exige souvent une clareté et une intelligibilité affutée car ceux qui vous lisent ne sont jamais exactement et strictement dans votre domaine en particulier, même s’ils sont dans votre discipline plus générale.

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