« Pour les candidates et candidats, scruter le rapport RSE est un excellent moyen d’identifier les entreprises vraiment engagées », Christophe Morange.

Vous êtes connus à La Mutuelle Générale pour soutenir des politiques RSE en cohérence avec l’ADN de l’entreprise, en quoi est-ce un atout de communication auprès des candidates et candidats ?

Christophe Morange : Le projet social, sociétal et environnemental porté par une entreprise est désormais un critère majeur des candidates et candidats pour la rejoindre. Nous le constatons à La Mutuelle Générale, les sujets RSE que nous portons sont particulièrement attractifs auprès des jeunes talents, qui sont en quête d’authenticité et de sens dans leur relation à l’entreprise. C’est également vrai pour les postulantes et postulants plus expérimentés, qui veulent donner une autre dimension à leur carrière. 

Nous veillons véritablement à ce que notre communication soit en cohérence avec nos engagements. Par exemple, nous mettons l’accent sur le respect de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Nous disposons notamment d’un système de télétravail très flexible, où chacun et chacune peut choisir librement son rythme de travail à distance. Il s’agit d’un modèle très attractif, puisque nous savons que nombre de candidat·es nous rejoignent en grande partie pour cette organisation du travail.

 

Mais pour attirer les talents, nombreuses sont les entreprises qui revendiquent des pratiques RSE… au risque d’une surenchère ! Comment les candidates et candidats peuvent-ils reconnaître une entreprise réellement engagée ?

Une entreprise engagée traduit ses valeurs en actions et apporte la preuve de ce qu’elle fait. Lorsqu’à La Mutuelle Générale, nous indiquons soutenir nos adhérentes et adhérents en difficulté, cela se matérialise par 25 millions d’euros de notre chiffre d’affaires consacrés chaque année aux dépenses de solidarité en leur faveur. Un engagement réel, c’est aussi la constance, le long terme, des actions qui perdurent sur plusieurs années loin des effets de mode. 

Je parlerais également de la congruence, c’est-à-dire la capacité d’une entreprise à aligner ses processus et actions internes sur ce qu’elle communique à l’extérieur. Lorsque nous avons créé l’Observatoire solidaire sur les salariés-aidants, il s’agissait d’abord de contribuer au débat public, de participer à des travaux de recherche, de donner de la visibilité aux difficultés des aidant·es. Mais cet engagement devait également se traduire en interne. C’est pourquoi, par exemple, nous allons expérimenter la mise en place d’un coordinateur ou une coordinatrice pour animer le soutien et les services que nous allons apporter à nos salarié·es aidant·es. 

C’est sur cette concordance d’actions menées par l’entreprise en externe et en interne que les personnes qui candidatent doivent être attentives.

 

Vous comprenez qu’un ou une candidate souhaite mener l’enquête sur les réels engagements d’une entreprise ? 

Ça n’était pas imaginable il y a encore quelques années ! Mais aujourd’hui, les candidates et candidats ont ce besoin de transparence en amont d’un recrutement. Ils peuvent être proactifs en étudiant ce qui est communiqué en diverses occasions, puisque de nombreuses données en ligne sont présentes sur les entreprises, des discours de dirigeant·es, des vidéos, etc. Même si cela peut paraître fastidieux, c’est assez utile pour traquer certaines incohérences. 

Nous voyons bien que pour recruter, les entreprises doivent miser sur cette transparence. C’est pourquoi, il y a deux ans, nous avons mis en place une plateforme de dialogue « Posez vos questions » sur l’espace recrutement de notre site web. Les candidat·es peuvent désormais échanger directement avec des ambassadeurs de La Mutuelle Générale (des collaborateurs et collaboratrices volontaires de tous les services de l’entreprise) via une messagerie dédiée. Les futures recrues obtiennent ainsi un point de vue de l’intérieur qui peut leur être très utile avant de prendre une décision.

Durant la phase d’entretien, il ne faut pas hésiter à poser des questions et demander à rencontrer les équipes pour pouvoir échanger avec elles sur les engagements RSE.

 

Beaucoup de recruteurs ont compris que les politiques RSE constituaient un levier d’attractivité. Comment une personne qui candidate peut-elle s’assurer que cet engagement affiché soit plus qu’un simple discours de marque employeur ?

Le rapport RSE** est une piste très intéressante pour scruter les engagements réels d’une entreprise. Il est vérifié avant sa publication par des Commissaires aux comptes. Au cours de leur prestation d’audit, ces derniers sont amenés à contrôler les données et la cohérence globale de la démarche RSE à partir de documents et d’interviews. In fine, ils émettent un avis qu’il est toujours intéressant de regarder ! Ces rapports sont donc fiables, et constituent le reflet assez fidèle de ce qu’il se passe dans l’entreprise. En effet, ils couvrent tous les pans de l’activité d’une entreprise, comme l’organisation du travail, la gestion des RH, la santé, la sécurité, mais aussi les relations avec les prestataires, les actions en faveur de l’environnement, etc. Les candidat·es ont donc tout intérêt à l’éplucher !

 

 

*Source : Apec, Pratiques de recrutements des cadres 2022, mai 2022.

**Les entreprises cotées en bourse et les entreprises de plus de 500 employé·es ou générant un chiffre d'affaires de plus de 100 millions d'euros ont une obligation de publier un «reporting extra-financier » annuel, le rapport RSE.

 

À propos de Christophe Morange : 

Christophe Morange a notamment occupé le poste de directeur de la communication de Bouygues Construction et d’Engie, avant de rejoindre La Mutuelle Générale en 2017, date à laquelle il prend la direction de la communication. Depuis 2019, il assure également les fonctions de directeur RSE de cette organisation à but non lucratif créée en 1945 et qui compte 1 900 salariées et salariés. Membre du Comité exécutif, Christophe Morange pilote également l’Observatoire sur les salariés-aidants de La Mutuelle Générale et est administrateur de la Fondation d’entreprise.

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