Des situations diverses qui affectent le bien-être des individus

Bien s’entendre avec ses collègues et particulièrement avec son manager, mais aussi plus largement travailler dans un cadre serein et bienveillant permettant d’effectuer son travail efficacement, sont, pour nombre de cadres, des prérequis en matière de QVCT (96 % des cadres déclarent que cela influe sur leur bien-être, et même 64 % que cela influe beaucoup).
Pourtant, il apparaît que les valeurs morales ou éthiques d’une salariée ou d’un salarié entrent assez souvent en conflit avec celles de son employeur ou de son manager. Selon une enquête de la Dares sur les conditions de travail, datant de mai 2021, 6 actifs sur 10 sont exposés à des conflits de valeurs au travail. Ces situations peuvent avoir une multitude de causes, allant de la quête effrénée de performance de l’entreprise, à des pratiques de management autoritaire ou de washing. 

Le contexte en interne joue aussi. L’effet de groupe peut rendre les choses encore plus difficiles, donnant  à la ou au salarié un sentiment de solitude face au reste des équipes ou à sa hiérarchie. La dilution de la responsabilité entre plusieurs personnes entretient également ces conflits de valeurs : chacun et chacune comptant sur l’autre pour réagir face à une situation qu’il ou elle trouve injuste. 

Identifiez ce qui cloche 

Cinq situations d’exposition aux conflits de valeurs peuvent être identifiées, selon la Dares. La plus fréquente concerne deux actifs occupés sur dix, qui vivent des conflits éthiques, car ils doivent faire des choses qu’ils désapprouvent, même si par ailleurs ils ont les moyens de bien faire leur travail. Les autres situations touchent chacune un actif occupé sur dix. Certains de ceux-ci doivent faire un travail qu’ils jugent en grande partie inutile, ce à quoi s’ajoute, pour d’autres, l’absence de fierté du travail bien fait. D’autres encore estiment manquer de moyens pour bien faire leur travail, mais se sentent malgré tout fiers du résultat. Le dernier cas concerne les personnes qui cumulent la plupart des conflits de valeur.

Agir fréquemment d’une façon que l’on juge immorale a cependant des répercussions, aussi bien physiques que psychiques, qui ne doivent pas être négligées. Si vous avez la sensation d’agir contre vos valeurs et de nager à contre-courant, vous risquez de vous épuiser rapidement. Ce genre de conflit peut d’ailleurs causer un certain type de burn out professionnel : le brown-out. 

Quelles actions entreprendre ?

Si vous sentez un tiraillement entre votre travail et vos valeurs, vous pouvez envisager différentes pistes. Elles vont de la recherche d'un compromis en interne à l'exploration de nouvelles opportunités professionnelles. 

Ouvrir le dialogue avec votre manager, lui dire qu’une action vous met mal à l’aise ou va à l’encontre de vos valeurs, est une première étape. Les points individuels sont faits pour cela : partagez votre état d’esprit ou vos difficultés professionnelles. Vous pouvez également vous adresser au service des ressources humaines ou, quand cela est possible, à un représentant ou une représentante du personnel. 

Essayer de vous donner des alternatives en donnant l’exemple, en appliquant les bonnes pratiques de la communication non violente ou en faisant preuve d’assertivité, peut aussi vous permettre d’affirmer votre point de vue de manière constructive.

Mais si vos valeurs vous semblent inconciliables avec celles de votre organisation, il est sans doute préférable de chercher d’autres opportunités ailleurs. C’est le moment où il est plus qu’utile de se faire conseiller avant de prendre une décision !

Pour y voir plus clair, participez au webatelier de l’Apec Changer de travail, comment faire ? Un ou une spécialiste de la mobilité professionnelle des cadres vous guidera dans votre réflexion et vous conseillera dans la mise en œuvre de votre projet, vous aidant notamment à déterminer ce que vous voulez vraiment dans votre vie professionnelle, à concrétiser votre projet de mobilité, et à identifier les actions à engager en priorité.