Quand les recruteurs peinent à recruter des… recruteurs

Quand les recruteurs peinent à recruter des… recruteurs

Publié le 16/02/2023

Les entreprises en quête de cadres RH spécialisés dans le recrutement font face à des difficultés liées à la pénurie et au turn-over des candidats et des candidates. Une politique salariale attractive, l’attention portée à la marque employeur, des conditions de travail favorables et la reconnaissance du métier constituent des leviers pour faciliter ces recrutements.

Des difficultés importantes pour embaucher des recruteurs

Les offres d’emploi cadre publiées sur apec.fr pour des postes de recruteurs (responsables de recrutement, consultants en recrutement et surtout chargés de recrutement) enregistrent une progression très importante depuis le début de 2021. Par exemple en 2022, les chargés de recrutement ont connu une croissance de 46% avec plus de 6 000 postes proposés*. Aux difficultés de recrutement communes à tous les secteurs d’activité (manque de profils disponibles, manque de candidatures, décalage entre les profils recherchés et les candidatures, manque d’attractivité de certaines entreprises, etc.) s’ajoutent les difficultés propres au marché de l’emploi des spécialistes du recrutement. Ces cadres sont extrêmement sollicités et souvent « chassés », générant une « guerre des talents » et une compétition en termes de politique salariale. Ce qui engendre un le turn-over est important.

Des moyens pour faciliter les recrutements

Pour pallier ces difficultés, les entreprises ont d’abord recours aux stratégies traditionnelles : diversification des méthodes de sourcing, augmentation des salaires proposés, proposition d’avantages et de conditions matérielles différenciantes, possibilité de télétravail, ajustement par rapport aux profils recherchés, notamment en direction des  en particulier vers les moins expérimentés. Elles s’adaptent aussi aux nouvelles aspirations des cadres, notamment en mettant en avant leurs valeurs. Les dimensions éthiques en donnant du sens au travail constituent également des atouts : respect du candidat que l’on recrute, transparence dans les informations qu’on lui donne ainsi qu’à son client, sens de l’humain, etc.

Valoriser le métier de recruteur

Les entreprises mobilisent aussi des leviers répondant aux problématiques propres des métiers du recrutement, comme le manque de reconnaissance. Pour redonner ses lettres de noblesse au métier, les entreprises jouent la carte de la considération. Cela passe par la promesse d’une écoute et de la prise en compte de leurs préconisations en matière de sélection de candidats. Ceci se traduit également par la confiance et par le fait de leur accorder de l’autonomie, des responsabilités et une plus grande latitude dans l’organisation de leur travail en termes de flexibilité des horaires, notamment.

Enrichir les missions des recruteurs

Certaines entreprises vont même plus loin en élargissant le spectre des missions des recruteurs. Si le métier est décrit comme enrichissant par ceux qui l’exercent (relationnel avec les candidats et/ou les clients, plaisir du challenge, pouvoir d’influence et de décision), des critiques lui sont aussi faites. D’aucuns le jugent chronophage, fatigant, redondant (spécialement pour les débutants souvent cantonnés aux missions de sourcing très répétitives) et frustrant, les processus de recrutement n’aboutissant pas toujours. C’est pourquoi en plus du recrutement, des tâches plus diversifiées peuvent être proposées, telles que le développement de la marque employeur, les relations écoles, la RSE ou encore la formation.

*Apec, Les métiers cadres porteurs en 2023 

Source : Apec, Bilan 2022 des difficultés de recrutement de cadres, février 2023