L’encadrement de prestataires de services à forte valeur ajoutée fait évoluer les compétences des cadres de l’industrie

Effet direct de la généralisation de l’externalisation, la grande majorité des cadres de l’industrie ont déjà piloté, coordonné ou encadré des prestataires de services à forte valeur ajoutée. Le pilotage de ces ressources externes a fait évoluer leur métier et leurs compétences.
Un transfert de compétences techniques
Pour les cadres de l’industrie, la présence d’experts et d’expertes externes constitue une opportunité de monter en compétences techniques. De par leur parcours professionnel, ces experts ont accumulé des expériences professionnelles, dans plusieurs entreprises et sur des projets d’ampleur différente, parfois dans des secteurs d’activité divers, voire à l’étranger. En travaillant à leur côté, les cadres de l’industrie découvrent et s’approprient de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux outils et logiciels, de nouveaux domaines de connaissances, etc.
Une transformation qui fait évoluer les compétences mobilisées
Près d’une entreprise sur deux considère que le fait de travailler avec des prestataires extérieurs sur des tâches liées au cœur de métier de l’entreprise nécessite de développer de nouvelles compétences. En effet, le pilotage de prestataires de services à forte valeur ajoutée requiert et permet de développer un certain nombre de compétences transversales (compétences en gestion de projet, compétences managériales, compétences juridiques et financières) ainsi que des qualités interpersonnelles.
La gestion de projet, clé de voûte de la gestion de la relation avec les prestataires
Ces compétences en la matière sont un facteur clé de succès du projet mais aussi du bon déroulé de la mission du prestataire. Nombre de cadres de l’industrie en situation de pilotage de prestataires déclarent avoir suivi des formations à la gestion de projet au début de leur carrière professionnelle. Ils reconnaissent toutefois qu’il est nécessaire d’actualiser leurs connaissances dans la mesure où les méthodes de travail sont en pleine mutation, avec des injonctions à être plus rapide, moins cher, le tout dans un environnement en pleine transformation. Certains ont d’ailleurs pu bénéficier de formations aux méthodes récentes.
Les compétences managériales et les qualités relationnelles, indispensables pour favoriser l’engagement et l’implication des prestataires
Les encadrants s’accordent à dire que le plus compliqué dans le pilotage réside dans la gestion de l’humain. Cette dimension est notamment rendue complexe par l’absence de lien hiérarchique. En complément des compétences de gestion de projet et managériales, certaines qualités interpersonnelles sont indispensables pour mener à bien cette mission de pilotage : capacité d’adaptation, pédagogie, diplomatie. Par ailleurs, ces experts et sous-traitants aux compétences pointues trouvent facilement des missions et des contrats. Ils voient leurs compétences recherchées et se développer au contact des entreprises industrielles. Ces dernières ont donc tout intérêt à les impliquer et à les motiver afin qu’ils restent dans l’entreprise pour la bonne finalisation du projet.
Des compétences juridiques et financières mobilisées pour mettre en place et développer une relation de partenariat
Encadrée juridiquement, la relation nécessite des compétences en matière de réglementations et d’achats. Plus encore, le développement de l’externalisation a entraîné une professionnalisation du métier d’acheteur en créant des postes, en structurant ou en étoffant des départements achats. Ce phénomène est encore plus flagrant dans les petites entreprises industrielles qui ont dû s’adapter. Côté juridique, le développement de l’externalisation a pu également entraîner l’acquisition de compétences spécifiques.
Source : Apec / Observatoire paritaire des métiers de la métallurgie, L’industrie et les services à forte valeur ajoutée, mars 2022