Engagement associatif, religieux ou politique… En parler ou pas dans sa candidature ?

Engagement associatif, religieux ou politique… En parler ou pas dans sa candidature ?
Raimond Schmidt

Publié le 16/02/2023
par Raimond Schmidt

Votre engagement associatif ou politique, vos croyances religieuses occupent une place de choix dans votre vie. Faut-il les mentionner dans votre candidature ? Et, si oui, comment les valoriser ?

Restez prudent sur les sujets clivants

En matière de politique ou de religion, la prudence s’impose. Vous affichez votre appartenance à un parti ? Le recruteur risque de penser que vous allez faire du prosélytisme à la machine à café. La religion est l’autre sujet clivant, qui relève de la sphère privée. Je me souviens du CV d’un contrôleur de gestion qui mentionnait ses cinq enfants, son activité de catéchèse, ses fréquentes retraites spirituelles et son amour des pierres tombales. La combinaison de ces informations renvoyait une image très teintée. Or le CV n’a pas vocation à nous décrire avec exhaustivité ! Il vise à promouvoir les services que l’on va proposer. Après réflexion, il a ainsi supprimé les références à son statut familial, mentionné son « sens de la pédagogie » (en référence à son activité de catéchèse) et son « goût de la généalogie » (que cachait son amour des pierres tombales). Une manière de revenir à plus de neutralité, tout en mettant en avant ses soft skills et ses centres d’intérêt. 

Toujours réorientez autour du projet professionnel

En réalité, la bonne question à se poser est toujours celle-ci : en quoi mes engagements personnels peuvent-ils servir mon projet pro ? Si, après vous être renseigné sur l’entreprise ciblée, vous craignez que l’organisme auquel vous adhérez ne suscite le débat, vous pouvez mentionner les activités effectuées, à l’appui de vos compétences, sans le citer. Il est probable que la question arrive sur le tapis au cours de l’entretien. Jouez d’habileté avec une réponse comme celle-ci : « Je souhaitais mettre en avant les compétences acquises lors de cette expérience. Volontairement, je n’ai pas cité l’organisme car une fois embauché je souhaite rester discret au sujet de cet engagement, qui concerne ma vie privée. » Peu importe que le recruteur ait déjà trouvé par lui-même l’information sur la toile. Il sait que vous ne voyez pas l’entreprise comme un tremplin pour y diffuser vos idées. 

Jouez la carte des affinités 

Vous pouvez enfin, de manière mesurée et en toute conscience, mentionner certains engagements en sachant qu’ils agiront comme des filtres et repousseront quelques employeurs. Après tout, il ne s’agit pas de plaire à tous mais de trouver un seul emploi, de préférence en accord avec vos valeurs ! Trop de cadres finissent par quitter l’entreprise car ils ont accepté un poste déconnecté de leur système de valeurs. Votre sensibilité écolo séduira une entreprise engagée en faveur de l’environnement. Votre refus des discriminations motivera un manager qui partage ces valeurs. Mais, là encore, restez mesuré et ne perdez jamais de vue les attentes du recruteur. Il sera sans doute ravi d’apprendre que vous vous impliquez dans l’aide aux personnes sans-abri, nettement moins de découvrir que vous faites des maraudes chaque nuit alors que vous embauchez le matin à huit heures… 

A propos de l’auteur

Raimond Schmidt est consultant en développement professionnel au centre Apec de Lyon. Après des débuts dans l’informatique il s’est réorienté vers l’humain via la formation et la gestion des compétences en obtenant un Master en Ingénierie Pédagogique. Aujourd’hui il accompagne des cadres et jeunes diplômés dans toutes les étapes de leurs parcours professionnels. En parallèle il est activement engagé au sein de la Croix-Rouge française, notamment en accompagnant des personnes à la rue.

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